[dropcap]A[/dropcap]près la manif très combative du 2 février, nous devons tourner nos yeux vers la prochaine Assemblée Générale du mouvement genevois pour la Grève du Climat. Pour ce faire, faisons passer la première AG du 29 janvier et essayons de définir les prochaines étapes du mouvement. Dans cet article, nous avons tenté de fournir quelques pistes.

Alors que Uni-Mail se vide petit à petit de ses professeurs et étudiants, un auditoire bouillonne encore de discussions politiques jusqu’à tard dans la soirée. Une centaine d’élèves du secondaire mais aussi de l’Université et des Hautes Écoles y discutent le futur du mouvement. Comment organiser notre mouvement, quelles actions allons nous monter maintenant étaient les questions principales auxquelles l’Assemblée devait répondre. Grâce à une modération, une organisation très professionnelle et une envie de la part de tous les participants de discuter ces questions et de voir le mouvement se solidifier et prendre de l’ampleur, le niveau des débats a été très élevé et des réponses ont pu être données.

Organisation interne : quelles structures donner au mouvement ?

Alors que le mouvement se dirigeait vers une organisation horizontaliste fortement rigide, une proposition d’un des sympathisants de l’étincelle  a voulu mettre en évidence la nécessité de créer des structures claires démocratiques. Celles-ci impliquent l’élection d’un comité de direction révocable chargé d’organiser les actions de grande ampleur et surtout d’organiser les Assemblées Générale régulières qui vont devenir l’organe principal de décision du mouvement. Cette proposition a ensuite été largement défendue par une majorité de l’Assemblée, devant la claire nécessité de rendre l’organisation plus efficace, cet argument étant celui qui a le mieux fait mouche durant l’AG. Ainsi, on voit une volonté sérieuse de professionnaliser le travail du mouvement.  On voit aussi que le mépris original et très sain envers la politique institutionnelle ne s’est pas transformé en informalisme mais en la volonté claire de créer des structures efficaces et démocratiques. De cette manière, les militants participent activement aux débats, les décisions sont prises en commun et les tâches déléguées au comité sont contrôlées de nouveau par l’AG. En augmentant grandement la cohésion interne et donc la force de frappe, cette forme d’organisation est adaptée aux besoins du mouvement!

Organisation externe : Que faisons nous maintenant ?

La deuxième partie de l’AG était dévolue à proposer des actions et des mobilisations pour sa suite du mouvement. De nouveau, la discussion a été menée avec un sérieux et un enthousiasme frappant. Pourtant, on a eu du mal à trier les bonnes des mauvaises idées. Au final, tout était jugé comme intéressant et potentiellement utile. Ainsi, l’idée primordiale d’ancrer le mouvement dans les salariés et de tirer les syndicats dans la lutte était mise au même niveau que des actions symboliques de boycott et des incitations à manger bio. Ainsi, une prochaine étape sera de mettre toutes ces idées à l’épreuve de l’analyse qui est faite de la crise climatique, soit qu’elle est une crise du capitalisme. Ainsi, par exemple, les actions de culpabilisation individuelle des consommateurs manquent leurs cibles. Il faut pointer qui sont les véritables responsables de la crise climatique : les capitalistes et leur opposer un programme clair de revendications socialistes.

L’Assemblée est très rapidement arrivée à la conclusion que si le mouvement gardait pour l’instant une base étudiante, il était nécessaire de permettre aux travailleurs et aux travailleuses de participer au mouvement. C’est eux qui touchent tous les jours aux moyens de productions polluantes des patrons et c’est donc eux qui ont le pouvoir de s’opposer à la dégradation environnementale des capitalistes.  Seulement ainsi le mouvement pourra atteindre l’objectif ambitieux que nous nous sommes fixés : sauver le climat en abattant le capitalisme.

L’AG ayant fait ce constat, il faut maintenant en tirer les conclusions conséquentes: la prochaine étape sera de sortir des actions uniquement symboliques et de commencer à mettre en place des mobilisations concrètes qui incluent les travailleurs et travailleuses dans le mouvement. Mais plus important encore il faudra développer de nouvelles revendications. La troisième revendication du mouvement – le dépassement du système – est on ne peut plus correcte, mais doit être remplie avec des revendications plus précises et plus combatives, le tout dans un programme révolutionnaire cohérent.

Au final, on peut dire que le mouvement pour la grève du climat est sorti renforcé de cette première Assemblée Générale. La manif du 2 février montre que l’enthousiasme de la première mobilisation est toujours présent et que le mouvement se professionnalise grâce à nous, les jeunes, qui prenons de notre temps pour le faire grandir. Le prochain rendez-vous crucial sera la prochaine AG. Le courant marxiste l’étincelle participe à l’enthousiasme général et se solidarise pleinement avec le mouvement en apportant une vision révolutionnaire. Après la manif, c’est avant l’AG!

Charles T.
Étudiant et militant de la grève du climat

Penses-tu aussi que seule la lutte conséquente contre les intérêts des patrons et des riches et pour la révolution peut apporter de réelles améliorations ? Alors, rejoins l’étincelle! Aide à bâtir une organisation révolutionnaire !