Les salariés suisses ont dû encaisser beaucoup de choses au cours des deux dernières années. Aujourd’hui, la reprise économique a commencé et le taux de vaccination augmente également. Qu’est-ce que cela signifie pour la lutte des classes en Suisse ?

« Les augmentations de salaires ne devraient pas être très élevées. De nombreuses entreprises ressentent la reprise, mais après les pertes, elles doivent souvent commencer par se refaire un oreiller de paresse. » La déclaration de l’économiste Abrahamsen (NZZ, le 14.08.21) résume la position de départ de cet automne décisif : L’économie se redresse après le choc du Covid. Mais les capitalistes veulent toujours s’enrichir avant tout. Les salariés se retrouvent le bec dans l’eau.

De « héros » à « chair à canon »

L’arrogance des capitalistes est sans limite. Au cours des 18 derniers mois, ils ont été contraints de flatter les travailleurs en les qualifiant d’ « essentiels » et de « héros » et en les applaudissant hypocritement. Aujourd’hui, la phase la plus grave de la crise du Covid est terminée (pour l’instant) et les patrons sont de retour à leurs méthodes habituelles ouvertement anti-travailleurs. Ils mettent clairement un terme aux augmentations de salaires en plein milieu de la reprise. Bien sûr, ils essaient de cacher le fait qu’ils ont mis dans leurs poches des milliards de dollars de l’État pendant la pandémie, et qu’ils se sont quand même versés d’énormes dividendes.

Toute la gestion de la crise est une lutte des classes par le haut. Il n’y a jamais eu de véritable alternative politique ou syndicale à la politique bourgeoise de pandémie. C’est pourquoi les capitalistes entrent dans la phase de reprise avec une grande confiance en eux. Ils n’ont plus besoin de faire semblant. Ils révèlent ce qui a toujours été un fait : sous le capitalisme, les travailleurs ne sont pas des héros mais de la chair à canon. Le profit passe avant la santé et les bonnes conditions de vie pour tous.

Les capitalistes ont senti les opportunités de profits et préparent de nouvelles attaques contre les travailleurs. Le conseiller fédéral Parmelin est particulièrement sanguin et veut la semaine de 63 heures, ainsi que davantage de travail le dimanche. Bien que cela ne concerne initialement « que » certaines professions, il est évident qu’il s’agit d’une porte d’entrée pour des attaques contre l’ensemble de la classe ouvrière. Les horaires de travail sont « flexibilisés », c’est-à-dire particulièrement attaqués. En outre, des économies doivent être réalisées partout, au niveau national avant tout en coupant les pensions des femmes et au niveau cantonal, par exemple à Berne et à Genève. À cela s’ajoute la situation toujours tendue du Covid. Le personnel infirmier, en particulier, continue de ressentir toute la force de la pandémie. Dans d’autres secteurs, le certificat Covid est utilisé pour réduire les mesures de protection et même justifier des licenciements.

La reprise ne résoudra pas les problèmes de la classe ouvrière. Au contraire, la pression déjà élevée sur les salariés augmentera massivement. En tout cas, les salaires en Suisse stagnent depuis au moins dix ans. Depuis le début de la pandémie, le chômage de longue durée a doublé. Des centaines de milliers de salariés sont encore au chômage partiel. L’incertitude générale est grande. 

La raison de l’attitude agressive de la bourgeoisie est claire : la reprise économique actuelle n’est que de très courte durée. Le capitalisme est en crise organique. La situation du Covid au niveau mondial est trop incertaine, les montagnes de dettes sont trop élevées, la relation entre les grandes puissances (USA et Chine) est trop tendue, le capitalisme est trop malade – les prochaines crises attendent déjà à l’horizon. Parmelin, Abrahamsen et Cie préparent le prochain degré de sévérité dans la lutte des classes par le haut.

Pour un programme d’action socialiste !

Pour le mouvement des travailleurs, il ne peut y avoir qu’une seule conclusion à en tirer : Les capitalistes ne nous donneront rien volontairement ! Ce n’est pas le moment de demander gentiment aux capitalistes s’ils veulent bien nous donner une part du gâteau de la reprise. Ce serait comme demander à un lion affamé de donner un morceau de son steak – vain et dangereux. Nous ne pouvons faire confiance qu’à nous-mêmes ! Nous devons nous battre pour tout ! La seule force à pouvoir mettre les capitalistes à genoux est la classe ouvrière organisée et mobilisée !

La tâche la plus importante aujourd’hui est d’organiser les travailleurs actifs, les syndicalistes militants et les délégués syndicaux sur la base d’un programme d’action socialiste. Le point de départ du programme est constitué par les besoins et les attentes de la classe ouvrière. La mise en œuvre de ce programme est tout simplement nécessaire pour garantir une vie décente aux salariés en Suisse :

  • Un bon salaire pour tous : Augmentation immédiate des salaires de 20% dans tous les secteurs ! Un salaire minimum de 4000 francs pour tous, y compris les stagiaires !
  • Redoublement du personnel infirmier grâce à des salaires beaucoup plus élevés, une réduction significative du temps de travail et davantage de places d’apprentissage !
  • Pas d’allongement du temps de travail, pas d’éviction de la main-d’œuvre ! Pour la semaine de 30 heures avec une compensation salariale complète !
  • Face à la fin du chômage partiel et à la fin de la reprise économique : pas de licenciements, pas de réductions de salaires ! Répartition du travail entre les salariés à plein salaire ! Intégration des chômeurs de longue durée.
  • Si les licenciements sont menacés et si les demandes d’augmentation de salaire ne sont pas acceptées, alors les livres de comptes doivent être ouverts ! Nous voulons voir où est l’argent et comment les patrons engrangent de gros profits dans notre dos !
  • Contre la politique sanitaire arbitraire des patrons et du Conseil fédéral ! Les salariés décident eux-mêmes des mesures de protection nécessaires sur leur lieu de travail ! Nous décidons de la vaccination obligatoire, ainsi que de la manière de traiter le refus de se faire vacciner !
  • Nous devons accroître l’organisation et la force de frappe de la classe ouvrière : Les ressources de l’appareil syndical sont consacrées à la construction de groupes d’usines !
  • Pas de négociations secrètes des directions syndicales avec les capitalistes ! Les travailleurs doivent contrôler les négociations et les résultats !
  • Pour résister aux attaques à venir : Créons des comités de travailleurs et luttons pour le contrôle des travailleurs par le biais des syndicats ! Ce sont les salariés qui font tourner l’économie, donc c’est à nous de prendre les décisions !
  • La lutte économique est une lutte politique ! Toutes les mesures d’austérité de ces dernières années doivent être annulées. Fin au système de concordance ! Seul un gouvernement des travailleurs réalisera les investissements massifs nécessaires dans la santé, l’éducation et les services sociaux !
  • Contre l’anarchie du marché capitaliste ! Contre le pouvoir des banques et des entreprises ! Nationalisons les banques, l’industrie pharmaceutique et les autres industries clés !
  • Il y a assez de richesses pour donner à chacun une bonne vie ! Pour une économie planifiée, contrôlée démocratiquement, qui produit en fonction des besoins du peuple et non des profits ! Pour le socialisme ! 

Il est un fait que le niveau d’organisation syndicale et l’ancrage des syndicats dans les entreprises en Suisse sont faibles. Mais l’équilibre des forces n’est pas figé ! De nombreuses couches de la classe ouvrière sont prêtes à se battre. Certains, parce qu’ils ont reconnu le caractère inhumain du système capitaliste. Beaucoup, parce qu’ils sont poussés à lutter par leur propre situation – dans les soins, la restauration et la construction, les migrants, les femmes et les jeunes. Les couches les plus avancées de la classe ouvrière doivent maintenant s’organiser autour d’un programme d’action socialiste courageux ! Les dirigeants du mouvement ouvrier doivent être évalués à l’aune de cette tâche centrale. 

Négociations salariales décisive 

Les syndicats de Suisse se mobilisent le 30 octobre pour une journée de manifestation des « professions essentielles »  (soins, construction, commerce, industrie). Nous avons rédigé un article supplémentaire sur la lutte cruciale du personnel soignant. Ce jour-là, on revendique, entre autres, l’augmentation des salaires, la réduction du temps de travail et la non-augmentation de l’âge de la retraite des femmes. Une telle manifestation est une nouveauté en Suisse, du moins dans un passé récent. Ceci, ainsi que l’initiative des soins, témoigne de la grande pression qui pèse sur de larges pans de la classe ouvrière en Suisse. Les travailleurs cherchent un moyen d’améliorer leurs conditions de vie et entraînent les dirigeants des organisations de masse dans la lutte. L’appel à une manifestation interprofessionnelle avec des revendications communes est une bonne première étape car elle renforce la force de frappe collective.

Mais dans le mouvement ouvrier, nous devons être honnêtes avec nous-mêmes : des revendications correctes et une manifestation le samedi ne suffiront pas à arracher quoi que ce soit aux lions capitalistes. Les travailleurs ont besoin d’un plan clair et de méthodes de combat solides pour l’emporter dans ce cycle des salaires.

Le cycle des salaires fait référence à la tradition selon laquelle les dirigeants syndicaux négocient les salaires avec les patrons à l’automne. L’objectif du 30 octobre est donc de renforcer la position des dirigeants syndicaux lors du cycle salarial d’automne. Avec quelles exigences les dirigeants syndicaux abordent-ils ces négociations ? Ils réclament 2 % ou 100 francs de salaire en plus (Union syndicale suisse, 7.9.21).

Ils disent : « Cette demande [de 2 %] est justifiée à moitié par la nécessité de compenser l’inflation et à moitié par la nécessité de refléter les augmentations de productivité dans les salaires réels. » Il est tout à fait juste que les travailleurs ne doivent pas payer pour l’inflation. En même temps, cela signifie aussi qu’une grande partie des 100 francs ne constituerait pas une augmentation de salaire, mais serait annulée par l’inflation.

Quel doit être le point de départ de nos revendications ?

Mais cette approche pessimiste recèle une multitude de problèmes : Premièrement, ceux qui se fixent de petits objectifs ne peuvent obtenir que de petits résultats. Une augmentation de salaire de 100 francs est bien en deçà des besoins des salariés. Nous avons besoin de plus et nous le méritons ! Il y a assez de richesses pour une bonne vie pour tous ! Deuxièmement, il est difficile de se mobiliser avec une demande aussi faible. Pourquoi les travailleurs devraient-ils se battre – c’est-à-dire sacrifier leur temps libre pour le travail syndical, convaincre leurs collègues de la nécessité de s’organiser et aussi risquer la répression par les patrons – quand la plus grande des récompenses attendues est une soirée pizza en famille (pour 100 francs) ? Troisièmement, les capitalistes rejettent clairement même cette demande. La « Société Suisse des Entrepreneurs », par exemple, répond : « Pas de place pour les ajustements salariaux. » Sans l’organisation des salariés, le mouvement syndical n’a pas de réponse. Les dirigeants syndicaux espèrent la (très petite) bonne volonté des capitalistes. C’est le cercle vicieux du compromis du partenariat social : le partenariat social institutionnalise les négociations sans mobilisation, ce qui affaiblit la position des syndicats. En raison du rapport de force, les dirigeants syndicaux ne peuvent formuler que de petites demandes lors des négociations. Mais les petites revendications ne peuvent pas changer le rapport de force – c’est-à-dire le degré d’organisation et l’ancrage des syndicats sur les lieux de travail – en faveur des salariés.

Le point de départ de la direction syndicale est ce que les capitalistes – s’ils estiment la conjoncture d’une manière « équitable » – devraient volontairement donner aux travailleurs. La demande des directions syndicales est symptomatique de leur adaptation au capitalisme. Ils font dépendre leur programme de l’état à court terme du marché.

Le point de départ du mouvement ouvrier doit toujours être les besoins de la classe ouvrière. De ces nécessités objectives, nous devons tirer nos revendications et notre programme. Il est un fait que la vie en Suisse devient de plus en plus difficile pour les salariés. Il est un fait que les perspectives d’avenir des jeunes générations s’assombrissent massivement. La classe ouvrière a besoin et mérite de bonnes conditions de vie !

De nombreux salariés en Suisse ont besoin d’une augmentation immédiate de 20 % de leur salaire. Tous les travailleurs en Suisse méritent la semaine de 30 heures avec un salaire complet. Il y a suffisamment de richesses dans les banques et les entreprises pour mettre en œuvre ces mesures de base immédiatement. Mais ces richesses doivent être arrachées au contrôle des capitalistes. Les travailleurs les plus avancés ont besoin d’un programme d’action qui montre une voie pour sortir du capitalisme.

La Convention nationale du bâtiment

Le cycle salarial d’automne de cette année est également très important pour la Convention nationale du secteur principal de la construction (CN). La CN est l’une des plus importantes conventions collectives de travail (CCT) en Suisse. D’une part, parce que près de 10% des salariés travaillent dans ce secteur. D’autre part, parce que la construction est probablement le secteur le mieux organisé de Suisse. Les conditions de travail pour lesquelles les travailleurs de la construction se battent préparent souvent le terrain syndical pour les CCT d’autres secteurs. La CN sera renégocié en 2022. À cet égard, le cycle salarial de cet automne constitue le principal test pour les négociations sur la CN de l’année prochaine.

Lors des dernières négociations de la CN en 2018, des mobilisations relativement importantes ont été réalisées par rapport aux années précédentes. En particulier, les grèves des travailleurs de la construction à Genève, Vaud et Tessin, qui ont duré plusieurs jours, ont réussi à repousser l’attaque capitaliste à grande échelle contre l’âge de retraite de 60 ans. Mais en fin de compte, pratiquement aucune amélioration n’a pu être obtenue. Le syndicat Unia n’a clairement pas atteint son objectif initial, à savoir « pas de contrat sans améliorations substantielles ».

Unia souhaite également de meilleures conditions de travail pour la CN 2022. Le syndicat présente des revendications correctes, comme une semaine de vacances supplémentaire ou une limitation du travail temporaire à 10%. Mais la question cruciale est de savoir comment ces améliorations peuvent être effectivement réalisées.

Rompre avec le routinisme et le compromis !

Encore une fois, les capitalistes ne donneront rien gratuitement. Au contraire, les entrepreneurs sont particulièrement agressifs pour décharger la pression de la crise capitaliste sur les salariés. Près de 80% des travailleurs de la construction affirment que la pression des délais sur les chantiers a augmenté ces dernières années. Pour 73 % d’entre eux, cela entraîne une augmentation du stress, pour 68 %, cela a un impact négatif sur les familles et le temps libre. Les conséquences sont brutales : tous les quinze jours, un travailleur de la construction meurt dans un accident du travail – souvent déclenché par la pression du temps et le rythme effréné (tous les chiffres proviennent d’Unia). Nous ne pouvons pas convaincre les patrons de la construction d’améliorations à la table des négociations. Si cela ne tient qu’aux patrons de la construction, les travailleurs de la construction devraient littéralement être sacrifiés pour le profit ! Les capitalistes doivent être contraints de faire des concessions, par des grèves et des mobilisations de masse.

Les travailleurs de la construction les plus avancés et la direction syndicale ont environ un an à partir de maintenant pour augmenter leur force de combat pour les négociations de la CN. Car alors, des mobilisations massives seront nécessaires pour lutter pour des améliorations – et des améliorations sont tout simplement nécessaires dans ces conditions de travail inhumaines.

Les dirigeants syndicaux doivent se réveiller maintenant et rompre avec leur routinisme ! La procédure habituelle avant les négociations de la CN signifie une enquête maintenant, une manifestation le samedi en octobre ainsi que l’été prochain, et une ou deux journées de grève en octobre sur les grands chantiers dans certaines villes. Tout cela ne suffira pas à améliorer la situation dans la période actuelle – dans la crise la plus profonde du capitalisme. Les travailleurs de la construction ont besoin de meilleures méthodes d’organisation et de méthodes de lutte plus dures !

Les dirigeants syndicaux doivent maintenant cesser de répandre l’illusion du compromis « réaliste ». Nous devons rompre avec l’approche totalement décourageante des demandes de 100 francs. L’orientation des directions syndicales vers les compromis les conduit à se substituer à la lutte des travailleurs.

La priorité absolue de l’appareil syndical doit être la constitution des comités des travailleurs dans les lieux de travail ! Là, nous devons discuter de la manière dont nous pouvons réellement mettre en œuvre nos demandes. Nous devons créer les conditions organisationnelles permettant de faire descendre nos revendications dans la rue – également et surtout pendant les heures de travail. L’objectif du mouvement ouvrier dans la période actuelle, alors que les capitalistes mènent une attaque frontale, doit être de renforcer la capacité à faire grève – dans la construction et dans tous les autres secteurs !

Perspective de la lutte des classes

La classe ouvrière en Suisse est sur la défensive aujourd’hui. Nous avons dû subir beaucoup de punitions au cours des 18 derniers mois, en serrant le poing dans la poche. Aujourd’hui encore, face aux attaques à venir, la plupart des travailleurs sont isolés et paralysés. Bien sûr, la crise du capitalisme est moins aiguë en Suisse que dans d’autres pays. Mais la principale raison de la paralysie de la classe ouvrière est l’absence d’une alternative politique et syndicale à la logique dominante du marché capitaliste. Les dirigeants des organisations de masse ne regardent que les développements économiques à court terme. En aucun cas, ils ne demandent une compensation pour les années passées au cours desquelles les salaires (réels) se sont réduits.

Pourtant, les conditions d’une offensive du mouvement ouvrier seraient réunies : Les travailleurs ressentent la reprise économique dans les usines, ils voient les carnets de commande pleins. Nous voulons une part bien méritée du gâteau de la reprise. Le « non » des capitalistes est une pure provocation. La seule réponse correcte du mouvement ouvrier peut être : Alors battons-nous pour cela !

Dans le même temps, les travailleurs ressentent les incertitudes de la reprise. Dans leur travail quotidien, ils voient l’inflation, la pénurie d’intrants et les perspectives plutôt sombres à long terme. Ils constateront de plus en plus que les capitalistes leur font payer ces incertitudes. Il est vrai que cela peut à nouveau avoir un effet paralysant sur la lutte à court terme. Mais c’est à la direction des syndicats d’utiliser chaque attaque pour augmenter le niveau d’organisation et la force de frappe des salariés. Le potentiel est là. Les couches les plus avancées de la classe ouvrière veulent se battre.

Le développement de la conscience de la classe ouvrière ne peut pas seulement être vu dans le nombre de manifestants dans les rues et le nombre de grèves spontanées. Dans l’esprit des salariés et des jeunes en Suisse, beaucoup de choses se passent sous la surface. La crise du Covid a laissé des traces profondes dans la classe ouvrière. Nous avons tous observé en direct comment la classe dirigeante en Suisse (jusqu’à aujourd’hui) est incapable de maîtriser la pandémie. Tous les développements contradictoires actuels de la reprise et des attaques salariales s’ajoutent à cela. Ces expériences, que de larges sections de la classe ouvrière traversent ensemble, constituent la base potentielle de grandes luttes collectives.

La caractéristique la plus importante des phases actuelles de la lutte des classes en Suisse est un profond processus de radicalisation dans la classe ouvrière, sans pouvoir trouver une expression collective et politique. La principale raison en est que les directions syndicales ignorent les signes du temps. Ils restent bloqués dans le passé du partenariat social, lorsque la croissance capitaliste permettait presque automatiquement des améliorations. Aujourd’hui, le mouvement syndical doit lutter activement, ne serait-ce que pour maintenir les conditions de vie actuelles !

Les travailleurs entreront dans la lutte quand ils seront prêts. Les leçons nécessaires seront tirées des expériences douloureuses d’austérité et d’attaques. La classe ouvrière doit mieux s’organiser pour être présente dans les luttes importantes à venir. Contre les capitalistes et leur système ! Pour de bonnes conditions de vie ! Pour une direction militante du mouvement ouvrier !