[dropcap]A[/dropcap]fin de nous préparer aux futures luttes dans le secteur public, revenons d’abord aux expériences de décembre 2017: à deux reprises à la fin de l’année passée, la fonction publique a défilé dans les rues genevoises pour se défendre face aux attaques du Conseil d’Etat, qui souhaite instaurer de nouvelles coupes budgétaires et dégrader les conditions des fonctionnaires à travers le projet SCORE.

Photo: Cartel intersyndical http://www.cartel-ge.ch

La lutte a d’abord été discutée et organisée au sein de l’Assemblée générale du 4 décembre. On a pu
observer une volonté de lier les différentes luttes, par un soutien à la situation à ABB Sécheron (où
plus de 150 places vont être perdues dû à une délocalisation en Pologne), aux licenciements des
nettoyeurs publics, ainsi qu’à une solidarité avec les salariés des TPG. On remarque aussi de nombreuses références aux luttes de cette même fonction publique en 2015, dans laquelle plus d’une dizaine de milliers de personnes avaient participé ; preuve d’un apprentissage des expériences réussies des anciens mouvements.

Suite aux discussions, le mouvement souhaitait continuer à cibler ces projets telle la
réforme de la grille salariale à l’Etat (SCORE), les coupes sur la caisse des retraites des
fonctionnaires et les coupes budgétaires de façon plus générale. La grève fut reconduite le 14
décembre à l’unanimité.

Dès 17h, un rassemblement eut lieu et c’est environ 1 500 personnes qui ont manifesté dans les rues basses pour finir par la vieille-ville. Bien que la marche ne fût pas aussi combative et bruyante que les dernières fois, les manifestants avaient une réelle volonté de continuer le combat et l’agitation s’est fait sentir une fois arrivée en vieille-ville.

Suite à l’échec attendu des négociations du Cartel Intersyndical avec le Conseil d’Etat le 6 décembre, la grève d’une demi-journée du 14 décembre est repartie de plus belle : l’AG de 14h a reconduit la grève à janvier et le cortège a commencé à 16h. Celui-ci était plus court (environ 30 minutes) et de plus
petite envergure, avec des tronçons du cortège où les manifestants ne pouvaient marcher sur la route
et continuaient donc sur les trottoirs. Mais arrivé à la fin du cortège (au parc de la Treille), on a
demandé à une cinquantaine de personnes d’entrer dans le Grand Conseil. Un bien plus grand
nombre de participants s’est déplacé, pour y voir une dizaine de policiers bloquer l’entrée. Les
premières minutes furent combatives, avec une volonté de la foule d’entrer dans le bâtiment, mais
après une vingtaine de minutes, les dirigeants syndicaux sont arrivés pour ordonner la fin de ce
rassemblement, prétextant que la police ne nous avait pas donné l’autorisation de manifester là et
que nos actions ne feraient qu’empirer la situation. Après une trentaine de minutes, une grande
partie des manifestants s’est retirée. Mais les nombreuses personnes présentes avaient la ferme
intention de revenir en janvier…

Léo Bolay
ASEMA