[dropcap]A[/dropcap]vec Lukas Nyffeler, la tendance marxiste « l’étincelle » propose à l’assemblée des délégués du 4 novembre prochain un candidat pour le comité directeur (CD) de la JSS. La rédaction de l’étincelle lui a posé quelques questions au sujet de son programme. Au centre de cet entretien s’est trouvée la question de quelle pratique concrète peut découler d’une politique révolutionnaire.

Qu’est-ce que l’étincelle et que fait-elle à la JS ?
Lukas: L’étincelle est le courant des militant-e-s JS qui luttent avec des positions révolutionnaires pour des améliorations actuelles et futures des conditions de vie de la population. Nous défendons des positions révolutionnaires car le capitalisme ne peut pas fournir ces améliorations et parce que, par conséquent, nous devons avoir la rupture avec ce système capitaliste comme boussole dans chacune de nos activités politiques. L’étincelle œuvre sérieusement en direction d’une révolution et a une réelle stratégie à cette fin. La conviction que des révolutionnaires ne peuvent pas se séparer du mouvement général, mais qu’ils doivent aussi mener la lutte pour l’orientation de la gauche au sein des organisations traditionnelles en fait partie intégrante.

Tu es le candidat de la tendance marxiste. Qu’est-ce que cela signifie ?
Dans les dernières années la JS a fait des pas importants vers la gauche. Des idées marxistes-révolutionnaires y trouvent un écho important – aussi grâce à l’activité de l’étincelle. Ces idées sont cependant encore sous-représentées au sein de la direction suprême de la JS. Ma candidature vise à améliorer ce rapport. Si je suis élu, je vais considérer mienne la tâche de faire valoir les idées révolutionnaires au sein du CD.

Dans quelle mesure penses-tu que la politique et l’orientation de la JS vont changer si l’étincelle est représentée avec un membre au CD ?
En tant que marxiste, j’ai l’habitude d’être en minorité – c’est déjà le cas au sein de la direction de la JS ville de Berne. Néanmoins j’arrive à y faire ma contribution. Il serait important que la JS joue un rôle actif dans les luttes locales et nationales et qu’elle prenne une position claire en ce qui concerne les luttes et mouvements internationaux.

En ce qui concerne l’activité pratique, j’espère pouvoir prendre en charge le ressort de l’éducation. En ville de Berne, j’ai introduit un nouveau concept et programme de formation qui a du succès. Lors de nos assemblées plénières nous discutons de sujets d’actualité sur la base de brefs inputs et d’articles. En outre, nous avons, de manière complémentaire, des après-midis de formation, lors desquels nous pouvons approfondir les thématiques des assemblées plénières, discuter dans un cadre décontracté et y intégrer de nouveaux venus.

Que voudrais-tu changer concrètement dans le travail de formation de la JS ?
L’importance de la formation n’est pas contestée au sein de la JS. La question est plutôt de quel type de formation on veut. Il m’est particulièrement important que nous développions nos capacités propres. La formation n’est pas quelque-chose que des « expert-e-s » externes peuvent nous enseigner pour qu’on puisse – nous ensuite – le transmettre sur le terrain. La formation signifie l’élaboration de nos propres outils en vue de devenir nous mêmes expert-e-s. Pour cela, il faut qu’un maximum de camarades participe en préparant des inputs, en rédigeant des textes et en animant des discussions ou des ateliers. L’unité de la théorie et de la pratique ne signifie pas uniquement l’assimilation de connaissances factuelles, mais aussi de s’approprier des théories en vue de pouvoir faire des analyses par soi-même. Cela augmente le niveau théorique du parti et promeut une discussion efficace et ciblée de notre stratégie politique.

Faudrait-il, dans cette thématique, accorder une attention particulière aux FLINT* ?
Sans doute ! Il est crucial que chac-un-une puisse entièrement « éclore » et contribuer ainsi à notre cause commune. La socialisation au sein de notre société fait que les femmes*/FLINT* tendent à avoir moins de confiance en elles-mêmes, pendant que d’autres ont également moins confiance en elles. Il nous faut contrer cela. Les camarades plus expérimentés doivent promouvoir un climat qui rende possible l’« empowerment » de tou-te-s les camarades, surtout à l’échelle locale. Cela se traduit par les discussions politiques et il faut leur confier des responsabilités politiques. C’est ainsi qu’elles peuvent s’approprier du savoir politique, faire des expériences et développer la confiance nécessaire.

La suite de l’entretien sera publié dans les prochains jours.