Le mouvement de la grève pour le climat en Suisse est à la croisée des chemins. Après le succès des manifestations de masse, il doit maintenant faire le bon pas en avant, faute de quoi le mouvement va ralentir sans avoir rien obtenu de durable. La bonne marche à suivre ? Un programme socialiste pour l’environnement !

Jusqu’à présent, le mouvement de grève pour le climat a essayé d’éviter de se donner un profil politique clair, craignant que cela ne décourage certaines parties du mouvement. C’est une erreur et il est grand temps de la surmonter.

La petite minorité des capitalistes est responsable de l’écrasante majorité de la pollution de l’environnement : seulement une centaine de méga-entreprises sont responsables de 71% de toutes les émissions de gaz à effet de serre ! Les gouvernements du monde entier prouvent à maintes reprises qu’en dépit de tous les accords tels que Kyoto, Copenhague et Paris, ils ne feront jamais vraiment quoi que ce soit qui puisse nuire aux profits de ces entreprises – il est à peine possible de tirer profit de la protection climatique. Des mesures symboliques telles qu’une « urgence climatique » ne sont tolérées que parce qu’elles n’impliquent pas de démarches concrètes pour la protection du climat. Par conséquent, ils nous aident très peu. Nous avons donc besoin d’un programme qui nous permette de briser le pouvoir de ces multinationales et de leurs gouvernements.

Les militants du courant marxiste l’étincelle – qui sont des militants fortement engagés dans la grève du climat – proposent les points de programme suivants, qui se concentrent sur la nationalisation des plus grands consommateurs d’énergie et donc des émetteurs de CO2 : Industrie, transports et construction. Si ces secteurs sont nationalisés, ils peuvent être contrôlés démocratiquement par les travailleurs, les syndicats et les représentants élus, et peuvent être adaptés aux besoins des personnes et de la planète. Cependant, sous le contrôle de particuliers, ils ne produisent que pour le profit des patrons, ils agissent de façon gaspilleuse, inefficace et sans égard aux personnes et à l’environnement.

  • Nationalisation des transports : pour la gratuité des transports publics !

Afin de dépasser le transport individuel extrêmement polluant et gaspilleur, nous devons prendre une mesure courageuse. Un système de transport public gratuit et efficace sous le contrôle total des salariés permettrait de retirer des centaines de milliers de voitures des routes, de réduire la pollution, les maladies respiratoires et les accidents de la circulation et d’économiser des sommes importantes pour les pendulaires, les jeunes et les apprentis.

  • Nationalisation de la grande industrie : contre le gaspillage et l’inefficacité !

L’industrie capitaliste est inefficace à chaque étape de la production. Les matières premières et les ressources sont extraites sans tenir compte de l’environnement ; les entreprises n’ont d’autre but que de battre leurs concurrents ; les biens de consommation sont donc conçus pour une courte durée de vie ; les déchets sont rarement recyclés par l’industrie. En tout cas, sans exception, c’est dû à l’appétit insatiable de profit des grandes entreprises, qui ne cherchent qu’à réduire leurs coûts. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une économie démocratiquement planifiée qui puisse éliminer les dommages environnementaux inutiles.

  • Nationalisation des banques : pour un contrôle démocratique de l’ensemble de l’économie !

Les banques ont un contrôle réel sur l’économie. Ils déterminent dans quelles branches de l’économie l’argent circule et dans quelles autres elle ne circule pas – ils ont une influence décisive sur la possibilité de développer des technologies vertes ou de continuer à exploiter du charbon. Tant qu’ils sont sous contrôle privé, on ne peut les persuader de « désinvestir ». Par conséquent, le contrôle des banques doit être entre les mains des salariés et des syndicats afin que les fonds publics puissent être investis dans des industries vertes qui ne servent pas à payer des primes aux banquiers.

  • Contrôle démocratique sur les médias, l’éducation et la recherche

Dans certains cas, les médias, financés par le puissant lobby de l’industrie du pétrole et du charbon, tentent de nier le changement climatique. La lutte contre cette propagande doit commencer par la lutte pour une presse contrôlée démocratiquement et socialement. Nous disons non aux médias entre les mains des géants des médias ! Ce n’est que si nous pouvons en déterminer le contenu qu’une conscience écologique est possible.

Il en va de même pour l’éducation et la recherche : les fonds publics doivent être investis dans la recherche pour les énergies renouvelables. Les étudiants et les enseignants doivent se battre pour pouvoir décider ensemble et indépendamment des intérêts du capital ce qui est enseigné et appris.

  • Classe contre classe : Pour une lutte unie contre les banques et les entreprises !

Nous devons faire pression sur les organisations de la classe ouvrière : les syndicats, le PS et la JS. Le mouvement de grève pour le climat ne peut rien faire s’il ne parvient pas à gagner la classe ouvrière à la lutte contre la destruction de l’environnement. Les salariés ne représentent pas seulement la grande majorité de la population d’aujourd’hui, mais ils créent aussi toute la richesse de la société par leur travail quotidien. Seuls les salariés ont le pouvoir de paralyser l’économie et donc de mettre à genoux les entreprises et leurs gouvernements. En tant que collégiens et étudiants, nous avons un lien naturel avec la classe ouvrière : nos parents et nos enseignants. Nous devons les convaincre de la nécessité de se joindre à la grève du climat et exiger que leurs syndicats organisent les grèves.

Chassez le capitalisme, luttez pour le socialisme !

Il est impossible d’échapper au fait que la propriété privée des moyens de production – le capitalisme – est l’obstacle majeur et décisif à la lutte contre le changement climatique. Seule une économie sous le contrôle démocratique des travailleurs peut produire durablement, parce que seule une économie sous le contrôle démocratique des travailleurs peut surmonter le profit. Ce n’est qu’ainsi que la société pourra commencer à transformer l’économie mondiale selon un plan rationnel et scientifique qui se concentre pour la première fois sur les besoins des gens. Ce n’est qu’ainsi que les sources d’énergie durables, les matières premières et la production alimentaire pourront être mises en œuvre dans le cadre d’une coopération mondiale, que l’évacuation de centaines de millions de personnes des zones menacées par les inondations ou la sécheresse pourra être organisée, que les océans et les forêts primaires pourront réellement être protégés et régénérés. Dans le capitalisme, il n’y a aucune possibilité concevable de résoudre ces tâches – certainement pas dans un avenir immédiat. Le mouvement de grève du climat réussira s’il déclare la guerre au capitalisme.

Une bonne vie et un avenir digne d’être vécu pour la majorité de la population mondiale ne peuvent être réalisés que par notre classe – les salariés et surtout leur jeunesse – dans la lutte contre la classe capitaliste !