Cette déclaration de nos camarades grecs de la Tendance Communiste de Syriza a été publiée le 26 janvier, au lendemain de la victoire de SYRIZA aux élections parlementaires grecques.

 

 

Une alliance SYRIZA-KKE est la seule manière de former un gouvernement de gauche stable et autonome pour appliquer un programme socialiste radical. Cette opportunité historique ne doit pas être manquée !

Le 25 janvier 2015 s’est avéré être un jour historique, non seulement pour le peuple grec, mais aussi pour les européens et la classe ouvrière internationale. Pour la première fois dans un pays développé du monde capitaliste occidental, il est possible de former une majorité gouvernementale avec des partis ayant des racines dans la gauche et le mouvement communiste, et cela malgré l’acharnement constant du capital local et étranger à contrecarrer cette perspective.

Aujourd’hui, la victoire historique de SYRIZA est un changement spectaculaire dans le rapport de forces entre la classe ouvrière et le capital en Grèce, qui trouvera un écho à travers l’Europe, compte tenu de la crise globale du capitalisme. L’effondrement de la force électorale du parti bourgeois traditionnel, Nouvelle Démocratie, et l’ensemble des votes en faveur des partis ayant des racines dans le mouvement communiste (SYRIZA et KKE – SYRIZA étant le protagoniste principal), reflète la conscience de classe de la vaste majorité de la classe ouvrière. L’abandon des partis bourgeois par une couche importante et significative de la petite-bourgeoisie, qui est passée par l’expérience douloureuse de la crise et du Mémorandum d’austérité, montre qu’elle ne se trouve plus sous l’emprise de ses illusions profondément ancrées sur les mérites du capitalisme.

Lors de cette campagne électorale historique, les votes se sont clairement positionnés selon une ligne de classe. L’avance électorale considérable de SYRIZA sur Nouvelle Démocratie [principal parti de droite], particulièrement dans les grands centres urbains, était l’expression des salariés, des chômeurs, des retraités avec une petite retraite, et ces couches de la petite-bourgeoisie qui ont été écrasé par la crise, et ont voté pour punir les partis bourgeois, qu’ils perçoivent comme représentant leur ennemi de classe, qui n’ont fait que répandre davantage de misère et de chômage avec leurs politiques.

Mais, mise à part cette victoire historique, le résultat de cette élection représente par-dessus tout une opportunité historique pour la gauche. La formation d’un gouvernement véritablement de gauche est possible, qui pourrait mettre fin à l’austérité et en renverser les effets, mais aussi dénoncer la dette publique qui est un joug sur la société grecque. Il réaliserait le but stratégique du mouvement communiste qui est de renverser le système capitaliste et d’accomplir la transformation socialiste de la Grèce et de l’Europe.

Les masses laborieuses ont déjà exigé un changement social profond avec leur ralliement spectaculaire à SYRIZA, produisant son ascension fulgurante d’un parti de 4 % pour devenir aujourd’hui la principale force politique. 

Les votes considérables pour SYRIZA et la croissance notable de l’influence du KKE, particulièrement dans les grands centres urbains, indiquent que les idées et principes socialistes fondateurs de la gauche, non seulement ne sont plus « tabou » pour la majorité de la société, mais qu’elle regarde ces idées avec beaucoup de sympathie. 

Ce jour est un jour de célébration pour des milliers de militants de gauche à travers le pays. Après des décennies de persécutions et de marginalisation politique du mouvement communiste, la formation d’un gouvernement de gauche autonome est maintenant possible. Mais demain, pour tous les militants de gauche conscients, les célébrations doivent céder la place à une lutte politique organisée. La « Tendance communiste de SYRIZA » appelle à ce que cette lutte soit effectuée sur la base des revendications politiques suivantes :

— Pour un gouvernement de gauche autonome ! Pas de collaboration avec le parti des Grecs Indépendants (ANEL) ou des partis bourgeois ; le KKE est l’allié naturel de SYRIZA en ce moment ! Cette opportunité historique pour la gauche ne doit pas être gâchée ! Pour un accord entre SYRIZA et le KKE sur la base d’un programme socialiste radical !

— Respect des engagements radicaux du « Thessalonique programmei ». Pour la mise en œuvre immédiate et l’achèvement de mesures anti-capitalistes socialistes !

— La classe dirigeante grecque doit être entièrement désarmée avant qu’elle n’entame la guerre contre le gouvernement de gauche : cela requiert la nationalisation du système bancaire et des leviers de l’économie. Pour vaincre toute tentative de la part des capitalistes et de leurs fidèles serviteurs dans les services d’Etat d’empêcher la mise en œuvre d’un programme de gauche : mobilisation des salariés !

— Désarmer la Troïka, libérer le peuple du joug de la dette rapace au travers d’actions unilatérales ; appeler à la solidarité active les travailleurs européens envers le gouvernement de gauche grec, et qu’ils se battent pour l’élection de gouvernements socialistes à travers toute l’Europe dans le but d’instituer une Fédération des Etats Socialistes Européens !