Ces dernières semaines, nous avons assisté à toute une série de mouvements de masse révolutionnaires et insurrectionnels dans le monde entier : Équateur, Liban, Haïti, Chili, Irak et Catalogne et ceci après le printemps et l’été dernier, où des mouvements insurrectionnels avaient déjà fait chuter ou trembler les gouvernements de différents pays (Algérie, Soudan, Hong Kong ou les Gilets Jaunes en France). Ces événements ont plusieurs causes immédiates. Mais ils reflètent tous la radicalisation croissante de la classe ouvrière au niveau international, qui commence à s’éveiller partout et à gagner confiance en elle.

Depuis 2008, le capitalisme se trouve dans une crise organique. Depuis lors, la classe dirigeante a désespérément tenté de surmonter les contradictions du système capitaliste par des attaques brutales contre la classe ouvrière. Mais toutes les tentatives de rétablissement de l’équilibre économique détruisent l’équilibre social et politique. C’est précisément cela que nous voyons dans ces mouvements incroyables qui surgissent dans le monde entier.

La classe ouvrière de ces pays nous montre la voie à suivre. Les mouvements de masse et l’effondrement de « l’establishment » d’un pays après l’autre révèlent les rapports de pouvoir réels dans la société. La classe dirigeante est complètement nécrosée, le temps du capitalisme est révolu.

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Liban

Des manifestations de masse ont éclaté à Beyrouth le 17 octobre dernier, après l’annonce d’une taxe sur les appels Whatsapp dans le cadre d’un plan d’austérité du FMI. Le mouvement révolutionnaire représente près d’un tiers de la population. Les masses se rebellent contre la détérioration des conditions de vie et l’élite corrompue du pays. Le mouvement a surmonté les divisions religieuses profondément enracinées au Liban. De plus, même lorsque le gouvernement a retiré toutes les hausses d’impôts, le mouvement ne s’est pas affaibli. Les masses voient les déclarations du gouvernement comme des « promesses vides » et continuent de se rassembler derrière des slogans comme « révolution ! » ou « le peuple veut le renversement du gouvernement ».

Équateur

Après l’abolition des subventions du carburant dans le cadre d’un plan de restructuration du FMI, l’état équatorien a dû déclarer l’état d’urgence. Le 7 octobre, l’organisation faîtière des peuples autochtones (CONAIE) a réuni à Quito des peuples autochtones de toutes les provinces. Le mouvement a pris un caractère insurrectionnel et a forcé le gouvernement à fuir la capitale et à fermer le parlement. Le gouvernement a réagi par la répression, cependant une partie de l’armée est passée du côté de la population ! Le 14 octobre, le président Moreno a retiré les mesures d’austérité. Les protestations se poursuivent néanmoins. De grandes parties de la population appellent à la chute de Moreno.

Haïti

Depuis des mois, le peuple haïtien proteste contre son gouvernement. Les facteurs décisifs, de cette protestation, sont des pénuries d’approvisionnement et le détournement de fonds du programme Petrocaribe, ce qui a permis dans le passé d’obtenir des rabais sur les livraisons de pétrole du Venezuela. La clique du président Jovenel Moïse répond violemment aux demandes de démission, mais plus d’un millier de personnes continuent de descendre dans la rue, et tout récemment dans la capitale, Port-au-Prince.

Chili

De nombreux manifestants se sentent rappelés à la dictature militaire. Au Chili, une augmentation des tarifs des transports publics a été annoncée, ce qui pèse particulièrement sur la population travailleuse. La protestation est centralement dirigée contre l’inégalité sociale. Les masses sortent leurs casseroles pour exprimer leur haine de manière bruyante et elle résonne à l’unisson avec celles sorties à l’époque de Pinochet. Le gouvernement de Sebastián Piñera réagit par un état d’urgence et une présence martiale de 11.000 soldats dans la capitale.

Irak

Depuis le 1er octobre, des manifestations répétées ont secoué l’Irak. Les masses en ont assez du gouvernement corrompu d’Adel Abdel-Mehdi. Les coupures d’électricité, le manque d’eau potable et la pauvreté sont à l’ordre du jour pour la majorité des salariés. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Bagdad pendant plusieurs jours consécutifs. Par la suite, le mouvement s’est rapidement étendu. Le régime a réagi par une répression brutale : au moins 150 personnes ont été assassinées par les forces de sécurité.