Nous publions ici la traduction d’une prise de position de la rédaction de l’étincelle rédigée juste après la décision de la Banque nationale suisse (BNS) d’abandonner le taux plancher. Publié en fin janvier, cette analyse s’est largement confirmée avec la suite des évènements.

Le changement d’orientation de la BNS a surpris tout le monde. Cette décision confronte le mouvement ouvrier en Suisse à des défis immenses. Une nouvelle vague d’attaques féroces contre les acquis de la classe ouvrière s’annonce. Nous devons y être prêts.

Présenté le 15 janvier 2015, la décision de la BNS d’abroger le cours plancher du franc face à l’euro a provoqué un tremblement de terre à l’échelle internationale. En très peu de temps le taux de change euro-franc s’est effondré, les cours des actions du Swiss Market Index (SMI) s’en suivirent. Un acte de l’histoire économique moderne de la suisse s’est clos et un nouveau, nettement plus turbulent s’est ouvert. Nous allons montrer ici que la décision de la BNS en elle-même sert en premier lieu au capital financier, qu’elle va provoquer une vague d’attaques spécifiques à l’industrie d’exportation (tourisme inclus) et qu’elle va en même temps être utilisée par la bourgeoisie suisse pour lancer une attaque générale contre le mouvement ouvrier.

L’histoire officielle

En août 2011 la BNS a introduit le cours plancher (1.20 CHF = 1.00 EUR), ce en raison de la crise de l’euro et à la crise politique dans la zone euro qui a activé la fonction classique du franc suisse en tant que monnaie refuge. Les fortunes d’Europe ont cherché à stocker des milliards et des milliards d’euro dans la monnaie suisse, qui était politiquement et financièrement stable. Ils ont également tenu en compte même des pertes sur change. Si une forte demande de francs règne sur les marchés de devises, celui-ci se renchérit et avec lui aussi les marchandises produites en Suisse. L’intervention de la BNS, qui revient à une dévaluation et stabilisation du franc vis-à-vis de l’Euro, avait pour but (en premier lieu) de soutenir l’industrie d’exportation.

Thomas Jordan, le président de la BNS, justifie le changement décidé de manière abrupte dans la politique monétaire avec l’assomption que « depuis l’introduction du cours plancher, [la] surévaluation [du franc] s’est dans l’ensemble atténuée ». Il s’y réfère au taux de change avec le dollar. Mais, le cours du franc par rapport au dollar s’est réduit ces derniers mois principalement à cause de l’arrimage à l’euro et c’est celui-ci qui s’est affaibli par rapport au dollar. Suite à la levée de cet arrimage, le franc s’est renchérit massivement par rapport au dollar en peu de temps. Avant la levée du cours plancher le dollar coutait environ 1.00 CHF et chutait par la suite à moins de 0.90 CHF. Les taux d’intérêts négatifs introduits parallèlement, qui visent à rendre le franc moins attrayant, ne vont guère changer la situation actuelle. Ils n’ont même pas eu d’effets homéopathiques, entre autres parce que des niveaux élevés de montants exonérés ont été décidés. La détermination pour savoir quelles banques et institutions financières vont, dans le futur, devoir payer pour leurs dépôts auprès de la BNS est une décision politique et sert comme un « effet de signal ». Les raisons mises en avant par la BNS afin de justifier l’abolition du cours plancher sont manifestement nulles. De quoi s’agit il alors ?

Une victoire pour la place financière

La véritable raison de la décision de la BNS est intimement liée à la politique de la Banque centrale européenne (BCE). Le 22 janvier 2015, celle-ci a annoncé procéder à des achats massifs d’obligations d’Etats, ledit « Quantitative Easing » (QE). Durant les deux prochaines années, celle-ci va augmenter la masse monétaire dans la zone euro par 1’140 milliards d’euro (1.14 billions). D’autres chocs politiques et économiques dans la zone euro peuvent aussi provoquer des nouvelles pressions à la hausse du franc. La BNS et des économistes bourgeois jugent la réévaluation du franc suite à l’abandon du taux plancher comme une « réaction excessive » des marchés de devises. D’autres économistes, des sociaux-démocrates et des syndicalistes insistent sur le clivage entre le taux de change et la parité du pouvoir d’achat, selon laquelle le franc fort n’est pas justifié. Mais les spéculateurs monétaires et les grands détenteurs de capitaux n’en ont, pour le moins, rien à cirer. La ruée sur le franc et sa pression haussière, va continuer aussi longtemps que l’instabilité économique et politique dans la zone euro persiste. Dans la NZZ, Heinz Karrer, président d’Economiesuisse, l’évoque : « Il faut s’attendre à ce que la volatilité du franc et la pression vers la hausse vont continuer à augmenter. » Car, comme il continue : « Les risques politiques et économiques à l’échelle mondiale engendrent une demande élevée de francs suisses. » Grâce à l’afflux de capitaux, la place financière suisse va être le seul profiteur, mise à part les spéculateurs ouverts.

Dans la logique de la défense de la « place économique helvétique », on pourrait penser que le cours plancher serait encore plus important dans la situation actuelle. Ces réflexions sont tout à fait raisonnables. Mais le directoire de la BNS s’attend apparemment à un afflux si massif d’euros en raison des événements décrits qu’ils auraient eu de la peine à défendre le cours plancher. Les attaques spéculatives contre le franc auront massivement augmenté une fois que le cours plancher aurait été percé. La défense de ce cours fixe face au QE aurait fait écouler des quantités énormes de franc sur les marchés des devises. Fritz Zurbrügg, membre du directoire de la BNS, disait ceci : « Dans les jours qui ont précédé la décision d’abolir le taux plancher, les montants d’intervention se sont révélés toujours plus importants. [Nous] aurions dû consacrer environ 100 milliards de francs pour le seul mois de janvier. » Ces sommes énormes de francs libres auront tôt ou tard renforcé le contrôle de la BNS sur la valeur de la monnaie suisse, car de telles sommes ne peuvent pas si facilement être retirées du marché. Le CHF serait devenu la cible idéale pour les spéculateurs de devises. Ceci aurait nuit au mode d’activité de la place financière suisse, misant largement sur la stabilité. Une des tâches principales de la BNS est précisément la défense des intérêts de la place financière. C’est ainsi que depuis le début de cette année, maints financiers suisses (Oswald Grübel, Martin Ebner, etc) ont ouvertement pris la parole contre le taux fixe. Le CS aurait selon ses propres propos fait des bénéfices suite à l’abolition du cours plancher et le président d’UBS a publiquement félicité la BNS pour sa décision. On peut ajouter également la pression massive de divers fonds souverains étrangers sur la BNS d’annuler immédiatement le cours plancher. Il faut rappeler que la BNS a la tâche légale de prendre compte de la stabilité monétaire et des « intérêts généraux de la Suisse » dans la définition de sa politique. Par l’abolition, elle a démontré que ces intérêts généraux sont ceux de la place financière suisse qui est parasitaire.

L’industrie d’exportation perdante

Les réactions des industriels et des entrepreneurs du tourisme sont parlantes : ils paniquent. Les difficultés déjà élevées d’exporter dans la zone euro, de loin le débouché le plus important pour des produits suisses, s’aggravent encore davantage. Les marchandises produites pour l’exportation se renchérissent dans la même mesure que le franc. Swissmem, l’association des entreprises de l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux, compte avec un renchérissement de l’ordre de 15-20% des marchandises suisses dans la zone euro et dollar. La conséquence logique est moins de commandes pour beaucoup de secteurs. Une crise du taux de profit s’annonce pour le capital d’exportation suisse. On peut s’attendre à ce que maintes entreprises, avant tout des PME, vont cesser leur activité. Serge Gaillard, le directeur de l’administration fédérale des finances, s’attend à une « croissance économique très faible et un chômage en hausse ».

L’industrie d’exportation suisse est à un niveau de spécialisation élevé et la valeur finale des produits ont une part de coûts de matière première relativement base. C’est ainsi que les salaires sont déterminants pour le prix des marchandises produites en Suisse. Les entrepreneurs vont alors sans hésitation essayer de compenser les hausses de prix à travers des attaques contre les salaires. Swissmem offre déjà des séminaires traitant de « mesures possibles dans le cadre du droit du travail » en réponse à l’impact que l’abolition du taux plancher fait subir à ses membres. Dans la description l’on peut lire que des sujets comme les salaires, le temps de travail et des « mesures concernant le personnel », y seront traités. Traduits dans un langage courant ceci signifie : comment puisse-je réduire les salaires, augmenter le temps de travail et procéder à des licenciements ?

Les travailleurs de l’industrie d’exportation sont déjà sous forte pression depuis 2011. La pression sur les salaires, l’extension du temps de travail, l’intensification du travail et l’automatisation de la production ont massivement accélérées. A l’époque le taux de change euro-franc avait chuté de 1.55 à 1.20. Déjà depuis 2011 les coûts salariaux unitaires ont du être baissés drastiquement. Du point de vue patronal, cette nouvelle réévaluation du franc va devoir être affrontée en baissant davantage les salaires, en licenciant, en allongeant les heures de travail, en remplaçant des fournisseurs suisses par ceux de la zone euro, ou en délocalisant directement leur production. Les entrepreneurs vont aussi essayer de verser les salaires pour les frontaliers en euro, ou de directement indexer les salaires généraux sur l’euro. Comme on le sait, les capitalistes sont toujours prêts à trouver des « solutions créatives » pour baisser les salaires. Dans un interview avec le Tages Anzeiger, le Conseiller fédéral Schneider-Amman nous rappelle entretemps que « d’abord nous devons baisser les coûts possiblement grâce à moins de bureaucratie. Ensuite nous devons parler […] de la flexibilité du temps de travail, des salaires, des charges sociales, des compléments ou encore des frais ». Au-delà il demande une mise en œuvre rapide de l’article 57 de la CCT de l’industrie MEM, ledit article de crise. Celui-là signifie en principe rien d’autre que la suspension de la CCT et par conséquent une aggravation massive des conditions de travail. Dans le même temps, Schneider-Amman demande l’accord tacite des syndicats, en vue du « bien-être » de tous.

Qui farfouille la presse bourgeoise suisse reconnaît que celle-ci publie quotidiennement des propositions de Conseiller fédéraux, de patrons, de banquiers ou encore de profs d’économie. Ils veulent tous nous faire croire que les conditions de travail doivent maintenant être aggravées. On veut nous suggérer que la classe ouvrière doit se serrer la ceinture et que nous serrions tous dans le même bateau. Schneider-Amman l’annonce clairement : « Si les patrons et les salariés se mettent ensemble pour affronter ensemble la compétition, ils trouveront la bonne solution. » Ceci est un avant-goût de ce qui nous attend.

Ces dernières années, certains secteurs de l’industrie d’exportation se trouvaient déjà confrontés à une crise des débouchés. Avec le nouveau renchérissement de leurs marchandises, il est d’autant plus douteux qu’ils vont maintenant encore trouver des nouveaux clients. Si les marchandises ne peuvent pas être vendues, les travailleurs peuvent être autant exploités que possible, le profit ne se réalise quand-même pas et la production n’est pas rentable pour les capitalistes. Ceci est un scénario probable, compte-tenu des perspectives peu glorieuses pour le capitalisme européen. Dans la période qui s’annonce, la classe ouvrière suisse va alors devoir affronter une combinaison de fermetures d’entreprises et de pressions massives contre les conditions de travail. Les organisations des salariés et là surtout les syndicats ne sont pas préparés à ces attaques, ni du point de vue organisationnel et encore moins du point de vue politique.

La bourgeoisie lance une attaque générale

Selon le centre de recherche conjoncturelle de l’EPF Zürich les pronostics pour le développement économique suisse pour l’année courante peuvent tous être rangés dans les tiroirs. L’UBS a corrigé ses pronostics de croissance du PIB de 1.8 à 0.5%. La phase de crise actuelle va être entièrement répercutée sur la classe ouvrière. Mais ceci ne va pas uniquement se faire directement dans les ateliers, mais aussi à travers une attaque générale contre les acquis sociaux des salariés.

A côté de la réforme de l’imposition des entreprises (RIE) III qui va notamment être réalisée de manière accélérée et sans contrepartie patronale. Davantage de baisses d’impôts pour les entreprises vont venir s’ajouter à ceci. Comme déjà lors de la RIE II, ces réformes vont avoir comme conséquence, des mesures d’austérité à l’échelle communale, cantonale et nationale. Nous avons déjà suffisamment pu voir ces derniers années quels secteurs vont être touchés par cette austérité. Les paquets d’austérité vont encore davantage s’élargir suite à la fin des distributions des bénéfices par la BNS pour les années à venir et suite à la baisse des taxes publiques de toute sorte pour les entreprises.

La bourgeoisie va par ailleurs tenter d’attaquer les assurances sociales, de l’AVS jusqu’à l’assurance accident, par exemple à travers une baisse ou tout simplement par une abolition des cotisations patronales. Les rentes provenant des caisses de pension vont possiblement aussi être baissées suite aux pertes massives en bourse. Autre possibilité, les bourgeois vont tenter de transmettre les effets de la crise sur les travailleurs pour s’assurer leur profit. Il est temps de nous interroger sur la manière dont il faudra s’opposer à cette attaque générale qui s’annonce.

Et le mouvement ouvrier ?

Nous sommes dans une époque de crises et de révolutions à l’échelle mondiale. Quiconque croyait que la Suisse allait échapper à celle-ci s’est gravement trompé. Les illusions par rapport à la capacité de résistance de la Suisse à la crise vont s’effondrer. Les problèmes fondamentaux qui s’expriment maintenant à travers le taux de change ne sont au final que des symptômes de la crise organique du capitalisme, de la surproduction. Comme conséquence de celle-ci, les bourgeois d’Europe (et d’ailleurs) ne trouvent pas de champs d’investissement profitable. Ils stockent leur argent dans la soi-disant « valeur refuge » suisse en espérant retrouver des temps meilleurs. Ceux-ci ne se dessinent pourtant pas dans un temps prévisible.

Ce n’est pas notre tâche en tant que marxistes de simplement combattre les symptômes. Nous essayons de chercher les bases du problème et en conséquence, de lutter pour un changement social radical. Nous avons toujours insisté sur le fait que la Suisse ne constitue pas une île de bonheur, mais que la crise du capitalisme ne va au contraire pas épargner la Suisse. La propagande bourgeoise du « Sonderfall »(l’exception suisse), doit être attaquée sans scrupule. Nous devons opposer une réelle alternative à la situation actuelle. Ceci est la tâche du mouvement ouvrier.

Les directions de l’USS et du PS avaient dès le début soutenu le taux plancher. Ils argumentaient que c’était la condition pour assurer des places de travail en Suisse. Ceci ne peut être nié, mais désormais il s’agit de rompre avec la nostalgie des temps passés. Le taux plancher n’existe plus et la BNS ne va intervenir que ponctuellement. La revendication de la gauche d’introduire au moins un taux plancher à 1.10 ne révèle que l’impasse dans laquelle se trouve la direction réformiste du mouvement ouvrier. Bien que Corrado Pardini, Conseiller national PS et membre du comité directeur d’Unia responsable pour l’industrie, disait de manière gouleyante dans la Aargauer Zeitung : « Nous [les syndicats] allons employer toutes les résistances et moyens de luttes syndicales nécessaires pour combattre les salaires en euro. » Mais le « programme économique » réel des syndicats et du PS apparaît plus clairement dans une autre interview de ce même Pardini avec le Blick :

« Nous n’avons pas besoin de confrontation entre les partenaires sociaux. Nous n’avons surtout pas besoin d’employeurs qui profitent de la situation pour la reporter sur le dos des employés. […] Il faut un nouveau pacte entre employeurs et employés pour stabiliser l’économie. Nous devons maitriser la menace des conséquences négatives de l’initiative sur l’immigration de masse et de l’abandon du taux plancher. Et ceci communément ! […] D’abord il faut que les employeurs se déclarent clairement en faveur du partenariat social et de salaires justes. Concrètement : un travail suisse pour des salaires suisses. Ensuite, la politique doit offrir des mesures de soutien aux entreprises exportatrices et touristiques. C’est particulièrement dans la branche d’exportation que nous devons empêcher des délocalisations. [Et enfin nous devons] utiliser l’occasion pour investir dans la reconversion sociale et écologique, ainsi qu’avancer dans le défi de la révolution digitale qui s’annonce. Il faut des investissements dans la recherche et le développement, dans des emplois et des produits à haute valeur ajoutée. Avec cette stratégie nous allons maîtriser la crise. »

La gauche mise alors en premier lieu sur le partenariat social. Celui-ce n’a cependant guère amené des améliorations pour le mouvement ouvrier, mais a été utilisé par la bourgeoisie pour étouffer la résistance contre leurs attaques, précisément avec le soutien de cette « gauche ». Les patrons ont de facto largement dénoncé le partenariat social depuis longtemps. Ils la maintiennent verbalement pour des occasions utiles. Ensuite la gauche mise, comme déjà en 2008, sur des stimulants keynésiens pour l’économie. Mais, si des tels paquets conjoncturels arrivent à faire quoi que ce soit, c’est d’apporter de l’aide principalement à court-terme et aux capitalistes. En fin de compte, de telles mesures devront être payées par les salarié-e-s, surtout en considérant la politique fiscale dominante. La troisième et dernière revendication est une reconversion sociale et écologique. Ce que celle-ci signifie n’est pas énoncé clairement par Pardini. Les exemples disponibles où cela a eu lieu, comme par exemple lors de la proposition du « pacte pour une Suisse productive » en 2009, cela a consisté à aider aux capitalistes à s’assurer leurs profits et à reléguer davantage leurs risques sur la société. De telles approches de la part de la gauche réformiste n’offrent manifestement pas d’alternatives réelles au système dominant.

Le manque de perspective de la direction réformiste ne doit cependant pas nous conduire à penser que les travailleurs des entreprises concernées par la crise vont tout simplement accepter toutes aggravations de leurs conditions de travail. Les travailleurs ont déjà dû avaler pas mal de couleuvres ces dernières années : pas d’augmentation des salaires réels, chômage technique ou augmentation du temps de travail. Les confrontations les plus directes vont se faire maintenant à l’échelle des ateliers. La pression qui est en train de s’accumuler ici forcera les syndicats, au moins en partie, à organiser des luttes dans les ateliers. Les dernières années ont laissé des traces sur la conscience de la classe ouvrière et ces nouvelles confrontations vont faire augmenter sensiblement le niveau des luttes.

Il est clair que celles-ci vont avoir lieu et ne doivent surtout pas être isolées. Ces luttes devront être généralisés sur la base d’un programme socialiste. La question qui se pose au mouvement ouvrier suite à l’abandon du taux plancher à savoir, « Comment lutter contre la détérioration de nos conditions de vie et de travail » ne peut qu’être résolu sur une base révolutionnaire. Une situation exacerbée à ce point ne signifie rien d’autre que capitulation ou combat.

Pas d’union sacrée avec les patrons – pas de coupes salariales, pas d’augmentation du temps de travail, pas de licenciements ! Que les patrons portent eux-mêmes le risque ! Nous devons empêcher que les bourgeois fassent leurs profits sur nos coûts en employant des mesures de lutte sociale !

Pour un salaire minimum de 4000 Fr. – maintenant plus que jamais !

Pour la socialisation sous contrôle ouvrier des entreprises qui préparent des licenciements de masse ou des délocalisations !

Pour l’expropriation, la nationalisation et la démocratisation des banques, car elles sont les centres de commande de l’économie.

Pour une économie démocratiquement planifiée qui termine l’anarchie des marchés !

La rédaction