Le socialisme est nécessaire. Celui qui veut révolutionner la société doit la comprendre. C’est impossible sans la théorie du marxisme. Celui qui prend la révolution au sérieux aujourd’hui doit apprendre la théorie du marxisme – en tant que membre de la Tendance Marxiste Internationale (TMI), l’Internationale marxiste révolutionnaire.

Le capitalisme a dépassé son zénith. La crise devient la normalité, la bourgeoisie n’a pas d’issue. La classe ouvrière cherche des solutions. Rien que cette année, nous avons vu des mouvements insurrectionnels de masse au Kazakhstan et au Sri Lanka. Ces processus ne se limitent pas aux pays du tiers-monde et aux pays bâillonnés par l’impérialisme. Aux États-Unis, nous avons vu de grandes grèves d’enseignants en 2018/2019, le plus grand mouvement de masse de l’histoire du pays en 2020 (« Black Lives Matter »), une vague de grèves à la fin de l’année dernière (« striketober ») et maintenant un élan de syndicalisation chez Amazon, etc. Partout dans le monde, les conditions de la révolution mondiale sont en train de mûrir : la classe dirigeante peut de moins en moins dominer comme elle l’a fait jusqu’à présent et la classe ouvrière est de moins en moins prête à être dominée comme jusqu’à présent.

La direction et la théorie

Les masses apprennent sous les coups de marteau de la crise et bien plus rapidement encore dans les luttes. Mais le potentiel de ce développement spontané de la conscience dans un processus laborieux et dur « d’essai-erreur » est limité : ce processus ne suffit pas pour tirer les conclusions conséquentes dans la fenêtre de temps relativement courte du mouvement révolutionnaire de masse.

L’expérience de près de 200 ans de luttes de la classe ouvrière montre que pour réussir une révolution socialiste, il faut une direction consciente avec les bonnes idées, le bon programme, la bonne stratégie et la bonne tactique. Car la classe ouvrière a besoin de clarté sur sa tâche historique : conquérir le pouvoir en luttant contre la bourgeoisie, exproprier les capitalistes et mettre en place une économie planifiée. La tâche d’une direction révolutionnaire est de raccourcir la recherche d’une issue par les masses, en aidant à développer les germes de conclusions spontanées correctes et à détruire les restes de fausses illusions. Elle est le catalyseur qui accélère le processus de prise de conscience spontanée nécessaire.

Pour cela, la direction doit avoir atteint un certain degré d’ancrage dans la classe ouvrière avant les processus révolutionnaires. Et elle doit avant tout apporter une réelle compréhension du monde. Elle doit apporter les leçons des luttes passées de la classe ouvrière et l’expérience condensée de toute l’histoire de l’humanité. Elle doit avant tout disposer de la théorie correcte.

Comprendre le monde pour le changer

Les gens s’imaginent obstinément que l’histoire humaine – contrairement à tout le reste de la nature – n’obéit à aucune loi. Mais en réalité, la société, tout comme la nature extérieure, est régie par des lois objectives. On ne peut pas modifier la société de manière arbitraire et totalement libre, pas plus qu’on ne peut le faire avec la nature.  Nous ne pouvons changer la société, tout comme la nature, que selon ses propres lois internes. Pour changer le monde, il faut le comprendre. La théorie marxiste – et elle seule – est la science capable de changer le monde, parce qu’elle comprend son processus général d’évolution.

Tout ce que les individus font et ne font pas passe par leur esprit. En ce sens, ils agissent consciemment. Mais la logique du développement général de la société s’est jusqu’à présent déroulée dans le dos des gens. Nous le voyons aujourd’hui plus clairement que jamais. Les crises du capitalisme s’abattent sur les gens avec violence et de manière incontrôlée, comme des chutes de météorites. La classe ouvrière le paie cher, les sommets de la bourgeoisie peuvent profiter même de la plus grande crise. Mais personne ne comprend les processus de ces crises, et personne ne les a provoqués consciemment et volontairement. Pas même la bourgeoisie, ses États et ses idéologues. Dans les années 90, ces derniers parlaient encore de « la fin de l’histoire ». Aujourd’hui, nous sommes au début de la période la plus turbulente de l’histoire de l’humanité. Tout est dit. La théorie du marxisme révèle le secret du fonctionnement de l’histoire de l’humanité. Elle reconnaît la nécessité derrière les apparentes coïncidences. Elle reconnaît les liens entre les phénomènes prétendument isolés. Bref, le processus historique inconscient trouve dans le marxisme son expression consciente.

Le test pour savoir si cela est vrai ou non – si la théorie marxiste reflète de manière correcte le processus historique ou non – consiste à savoir si cette théorie peut prévoir les processus historiques dans leurs grandes lignes ou si elle est en permanence surprise par les événements. Un exemple : dans son œuvre « Le Capital », Marx a mis en évidence les lois générales du mouvement du capitalisme. Il a formulé une loi importante de la manière suivante : « L’accumulation de richesse à un pôle signifie […] en même temps au pôle opposé […] une accumulation de misère pour la classe dont le produit propre est, d’emblée, capital ». Dans le rapport Oxfam de l’année dernière, nous lisons ce qui suit: depuis 1995, les 1 % les plus riches ont accaparé plus de vingt fois plus de richesse que la moitié inférieure de la société. Ainsi, les dix hommes les plus riches possèdent aujourd’hui plus que les 3,1 milliards de personnes du « pôle opposé », parmi lequel quelqu’un meurt toutes les quatre secondes à cause de cette inégalité. L’évolution globale du capitalisme a donné raison à la théorie marxiste. 

Qu’est-ce que la théorie marxiste ? Elle constitue une « conception cohérente du monde » (Lénine), mais qui peut être divisée en trois composantes : la philosophie, la conception de l’histoire et l’économie.

Le matérialisme dialectique

Tout le monde a une philosophie : une vision du monde, une manière de penser. La seule question est de savoir à quel point elle est proche de la vérité objective.

La philosophie est venue au monde en tant que rupture avec la religion : comme tentative d’expliquer le monde naturel par lui-même, sans avoir recours aux esprits, aux dieux et aux suprasensibilités mystiques en général, donc comme matérialisme. Le matérialisme dialectique (la philosophie du marxisme) parachève ce processus. Il a absorbé tout le rationnel de deux mille ans d’histoire de la philosophie et s’est débarrassé de tous les éléments mystique. Il est la rupture complète avec toutes les prétendues origines et motivations divines et spirituelles du monde naturel ; la rupture complète avec tout arrêt conceptuel qui nie le mouvement perpétuel de la nature.

Quel est le message fondamental du matérialisme dialectique ? Il existe un monde matériel naturel infini. La conscience n’est pas quelque chose de détaché de la matière. C’est la fonction la plus élevée de la matière. Le développement de la pensée est le progrès dans la connaissance de soi et de la matière. Le monde est absolument dynamique, animé par ses contradictions internes. Le repos est un cas particulier du mouvement.

La nature est « l’épreuve de la dialectique» (Engels). Le développement des sciences naturelles depuis le milieu du 19e siècle et leur application industrielle dans la société prouvent de plus en plus la vision du monde du matérialisme dialectique. Si les sciences  s’appropriaient la méthode de la dialectique matérialiste, cela ne leur épargnerait pas seulement beaucoup de confusion et de détours. Cela leur donnerait un énorme coup de pouce.

Mais la dialectique matérialiste n’est pas seulement un outil de travail potentiel pour les scientifiques, c’est aussi l’arme la plus importante pour les révolutionnaires. Si nous regardons le monde de manière statique (non dialectique), nous nous contentons d’instantanés du processus – de photos du monde tel qu’il est déjà devenu. Cette méthode est fondamentalement inutilisable pour anticiper la direction que prend le processus et pour pouvoir ainsi contribuer à le déterminer. En tant que matérialistes dialectiques, nous ne nous contentons pas des phénomènes advenus. Nous voyons les tensions et les contradictions cachées sous la surface qui semble calme et stable. Nous pouvons ainsi comprendre le développement d’une chose, car la contradiction est pour ainsi dire le moteur du mouvement. Nous pouvons voir comment les contradictions s’exacerbent au cours du processus – jusqu’au point où l’ensemble éclate. La dialectique matérialiste voit comment mûrissent, dans l’existant, les conditions de son éclatement révolutionnaire : comment le présent est déjà porteur de l’avenir, comment, dans l’ancien monde, se préparent sa destruction et la naissance fulgurante du nouveau.

Le matérialisme dialectique n’impose pas au monde des lois arbitraires venues de l’extérieur. Au contraire, il a révélé les lois générales du mouvement de la matière. C’est pourquoi – malgré les particularités – tous les phénomènes fonctionnent en général selon ces lois, y compris l’histoire humaine. C’est ainsi que Rosa Luxemburg a pu dire que la dialectique matérialiste est « l’arme intellectuelle [avec laquelle] le prolétariat, encore sous le joug matériel de la bourgeoisie, […] [a] déjà accompli la révolution dans le domaine de l’esprit ». Mais bien sûr, la société humaine a ses particularités : ses lois immanentes doivent être étudiées. C’est ce que fait le matérialisme historique. Il est l’application de la dialectique matérialiste à l’histoire humaine.

Le matérialisme historique

Le matérialisme historique est une conception matérialiste de l’histoire. L’homme est un être naturel qui doit se maintenir physiquement. La base et l’élément déterminant de toute société est donc le travail : le métabolisme de cet être naturel humain avec la nature extérieure. À partir du moment où la conscience humaine s’est développée grâce au travail, tout passe par l’esprit des hommes. Les idées sont donc un facteur dans l’histoire de l’humanité. Mais les intérêts et les besoins matériels des hommes sont primaires : « l’idée » a toujours échoué lamentablement dans la mesure où elle était distincte de « l’intérêt » (Marx et Engels).

Ce ne sont donc pas les idées qui animent le processus historique, mais la lutte pour la satisfaction des besoins naturels par le travail. L’histoire de l’humanité est l’histoire du progrès dans la maîtrise de la nature par le développement des forces productives humaines (moyens de production, technologie).

Ce processus de développement des forces productives n’est pas un processus purement évolutif, linéaire, mais se produit à certains points nodaux par sauts, par révolutions ; il ne se produit pas dans l’harmonie sociale, mais par la lutte de classes antagonistes. Le niveau de développement des forces productives engendre certains rapports de production et, par conséquent, certains groupes sociaux (classes) : « Le moulin à bras vous donnera la société avec les suzerains; le moulin à vapeur, la société avec les capitalistes industriels » (Marx). Les rapports de production sont le cadre dans lequel les forces productives se développent – jusqu’à un point où le cadre, qui était un catalyseur, devient une camisole de force et freine le développement ultérieur : le déclin d’une formation sociale commence, la lutte entre les classes s’intensifie. Cela donne les périodes révolutionnaires de l’histoire. Certaines classes dominantes s’accrochent à l’ordre social hérité, elles deviennent réactionnaires. Les classes progressistes luttent pour une nouvelle formation sociale, dans laquelle les forces productives peuvent être développées à un niveau supérieur. La lutte de classe vivante décide, dans les phases de crise organique d’une époque sociale, si les classes révolutionnaires peuvent renverser l’ordre hérité et établir un nouvel ordre social – ou si les classes en lutte disparaissent ensemble.

La politique marxiste est tout sauf impartiale. Nous nous plaçons entièrement du côté de la libération des hommes de l’oppression et de l’exploitation. Mais la partialité des marxistes n’est pas moraliste et abstraite, elle est scientifiquement fondée. Grâce à la vision matérialiste de l’histoire, nous voyons quelles classes défendent l’ordre établi et quelles classes sont des vecteurs potentiels du progrès humain, c’est-à-dire de la libération de l’homme de la domination de la nature extérieure ainsi que de l’oppression exercée par les hommes eux-mêmes. La politique marxiste implique de se ranger pleinement du côté des classes progressistes dans la lutte des classes réelle, d’aider ces classes à prendre conscience de leur mission historique – et de les mener ainsi à la victoire. Ce n’est qu’ainsi que nous pouvons réellement lutter pour la libération et contre l’oppression. Les utopies abstraites et les idées morales – aussi bien intentionnées et compréhensibles soient-elles – sont totalement inadaptées pour cela.

La société dans laquelle nous vivons est le capitalisme. La vision matérialiste de l’histoire nous a montré que l’économie est la base de toute forme de société. C’est là que se trouve la clé pour comprendre – et renverser – la société capitaliste. C’est exactement ce que fait l’économie marxiste.

L’économie marxiste

L’économie bourgeoise considère le capitalisme comme le dernier mot de l’histoire de l’humanité. L’économie marxiste, en revanche, analyse le capitalisme comme tout phénomène: avec la dialectique matérialiste. Pour elle, « la société actuelle, bien loin d’être un cristal solide, est un organisme susceptible de changement et toujours en voie de transformation » (Marx). Elle révèle la nécessité avec laquelle le développement contradictoire du capitalisme aggrave les conditions qui feront éclater ladite société. 

La « loi absolue » de l’économie capitaliste est la « production de plus-value » (Marx). La valeur doit devenir plus de valeur, le capital doit être accumulé, sinon aucun capitaliste ne lève le petit doigt, sinon l’usine s’arrête. Marx a dévoilé le secret de cette accumulation. Sous le capitalisme, la force de travail devient une marchandise, c’est ce qui constitue l’économie marchande capitaliste. Le capitaliste achète cette marchandise particulière sur le soi-disant marché du travail. La consommation de ce potentiel de travail implique une dépense de travail. Ce travail crée plus de valeur que la valeur de la force de travail. La plus-value provient donc de la production et non de l’échange de marchandises.

D’où l’opposition sociale fondamentale de notre société capitaliste. D’un côté, il y a la classe ouvrière : le groupe de personnes qui ne possède rien d’autre que sa force de travail et qui est donc contraint de la vendre aux capitalistes et d’être exploité. De l’autre côté se trouve la bourgeoisie : le minuscule groupe de personnes qui a le pouvoir d’exploiter parce qu’il possède les moyens de production. Les contradictions qui feront exploser le capitalisme sont déjà contenues au cœur de cette situation.

Cette logique fondamentale du capitalisme – accumuler du capital par l’exploitation de la classe ouvrière – crée les germes du socialisme dans le capitalisme. L’accumulation de capital a rendu la production de plus en plus sociale et a développé les forces productives de manière plus importante que tout autre mode de production antérieur. Ainsi, seul le capitalisme crée la condition la plus fondamentale pour une société égalitaire sans classes, le communisme : des forces productives si développées qu’il devient possible de gérer l’économie à un niveau tel qu’il n’y a plus de pénurie. Ce niveau est atteint depuis longtemps. Mais sous le capitalisme, ce potentiel ne peut pas être réalisé, bien au contraire : l’obsolescence du capitalisme signifie une misère croissante pour les masses. Le capitalisme crée et développe également une classe qui a à la fois le pouvoir potentiel et l’intérêt objectif de renverser le capitalisme. Cette classe est la classe ouvrière. Elle produit toute la valeur, chaque franc de profit. C’est pourquoi elle a le pouvoir de renverser la bourgeoisie. Et elle en a aussi l’intérêt : elle n’a rien d’autre à perdre que ses chaînes capitalistes – mais elle a un monde à gagner dans le communisme.

Ce sont exactement les mêmes lois de développement du capitalisme qui ont engendré un immense développement des forces productives et de la classe ouvrière – c’est exactement la même logique qui conduit à des crises toujours plus profondes et plus larges. Le capitalisme « ressemble au magicien qui ne sait plus dominer les puissances infernales qu’il a évoquées » (Marx et Engels). La société capitaliste commence à s’étioler: on assiste à des guerres, à des crises économiques et à des attaques contre les conditions de vie et de travail de la classe ouvrière. En tant que matérialistes, nous constatons que la conscience est inerte. Mais les coups de marteau de la crise arrachent la conscience de la classe ouvrière à son état d’inertie. C’est ce même développement du capitalisme qui crée une classe ouvrière forte, qui oblige cette classe à chercher des issues au capitalisme en décomposition. Des processus révolutionnaires se mettent en place. C’est exactement ce développement que nous voyons aujourd’hui : la classe ouvrière passe de plus en plus, par nécessité historique, du statut de classe potentiellement révolutionnaire à celui de classe réellement révolutionnaire.

Pente glissante ou fondation solide

La tâche historique objective de la classe ouvrière est le saut de l’humanité du royaume de la nécessité au royaume de la liberté : le saut vers une société sans classes, dans laquelle la domination de la nature a atteint un niveau où tous peuvent s’épanouir librement et où l’oppression de l’homme par l’homme n’est plus nécessaire. Pour ce faire, la classe ouvrière doit vaincre la bourgeoisie dans une révolution afin de sauver et développer les forces productives développées dans une économie planifiée socialiste. L’économie planifiée signifie que les hommes subordonnent leurs forces productives et leurs propres rapports sociaux à la raison humaine, que les forces productives se «transforment de maîtresses démoniaques en servantes dociles» (Engels). Il s’agit, dès les premiers pas de la prise de pouvoir, d’une révolution consciente. Mais la classe dirigeante a le monopole de la culture : les idées dominantes sont les idées de la classe dominante.

La bourgeoisie a élevé la pensée humaine à un niveau sans précédent. Les points culminants en dehors des sciences naturelles ont été la dialectique de Hegel (philosophie), la théorie de la valeur de Smith et Ricardo (économie) ; la pensée bourgeoise a également donné naissance au socialisme utopique et aux historiens – en partie matérialistes – de l’époque suivant la Révolution française (science historique). Le marxisme n’est pas parti de zéro. Il est parti de ces points culminants de la pensée humaine de l’époque. Ce sont les trois sources de la théorie marxiste. Celle-ci a résolu les problèmes posés par la bourgeoisie. « Marx a ceci de génial qu’il a répondu aux questions que l’humanité avancée avait déjà soulevées » (Lénine). C’est ainsi que les trois sources et les trois parties sont devenues les trois composantes du marxisme que nous avons tenté d’expliquer brièvement.

Mais depuis que le marxisme, avec Marx et Engels, a résolu dans les grandes lignes les problèmes théoriques de notre époque, et depuis que le capitalisme a cessé de jouer un rôle progressiste au tournant du XXe siècle – depuis lors, la bourgeoisie a pris beaucoup de retard sur les acquis de sa propre pensée. Elle est également devenue réactionnaire dans le domaine des idées. Depuis, la tâche fondamentale de sa pensée – à l’exception des sciences naturelles – n’est plus de trouver la vérité, mais de l’obscurcir. Elle doit délégitimer la théorie marxiste et empêcher la classe ouvrière d’entrer en contact avec elle. Le scientisme, le matérialisme et la dialectique cèdent la place au mysticisme, à l’idéalisme et à la transfiguration. Le soi-disant postmodernisme n’est pas non plus une nouveauté à cet égard, mais seulement le point culminant jusqu’à présent de cette histoire de décomposition de la pensée bourgeoise – ou le point le plus bas de l’histoire de la pensée, cela dépend du point de vue.

Il n’y a pas de vide dans l’esprit des gens. Donc, soit nous adoptons les idées du marxisme dans toute leur cohérence : les idées qui adoptent le point de vue de la classe ouvrière révolutionnaire. Soit le vide est comblé par des idées bourgeoises et petites-bourgeoises. Celui qui ne se tient pas sur le point de vue granitique de la théorie marxiste se trouve sur une pente glissante et atterrit dans le marais des idées réactionnaires bourgeoise et petite-bourgeoise. La guerre en Ukraine le prouve. Cette guerre met à l’épreuve toutes les organisations de gauche. Nous avons analysé la question en détail ailleurs. Ici, ce sont les résultats qui comptent. Tous les courants de gauche – réformistes de gauche comme de droite et la plupart des sectes pseudo-marxistes – ont atterri dans le camp de l’impérialisme occidental. Ils soutiennent les sanctions économiques et les livraisons d’armes de l’impérialisme occidental. Cela signifie qu’ils soutiennent la force impérialiste la plus réactionnaire de la planète, qui mène actuellement une guerre avec le sang des masses ukrainiennes pour savoir si l’Ukraine doit être sous l’influence de l’impérialisme américain ou russe. La classe ouvrière n’a rien à y gagner. 

Que faire?

La classe ouvrière a besoin d’une direction consciente pour assumer sa mission historique. Les courants politiques qui se tiennent sur cette pente glissante ne peuvent que désorienter la classe ouvrière.

Nous devons construire avec la plus grande urgence une organisation qui s’appuie pleinement sur la théorie marxiste. C’est exactement ce que fait la Tendance Marxiste Internationale. Nos forces sont encore trop faibles en nombre pour jouer un rôle dans les grandes luttes. Mais nous avons déjà les bonnes idées : la théorie du marxisme. C’est pourquoi, et seulement pourquoi, nous disons que la TMI est l’embryon d’une future direction révolutionnaire de la classe ouvrière. Aujourd’hui, nous ne nageons plus à contre-courant : avec la jeunesse en première ligne, de plus en plus de secteurs de la classe ouvrière cherchent des idées qui expliquent la spirale de la crise et qui peuvent ainsi montrer une issue. Nous sommes au début d’une période où les forces du marxisme peuvent devenir une force de masse.

Aujourd’hui, quiconque pense sérieusement que le capitalisme doit être renversé et qu’une révolution socialiste est nécessaire, doit s’approprier la théorie du marxisme. Cela commence par les bases de ses trois composantes. Sans ce guide général, nous ne pouvons résoudre ni la question de la guerre, ni celle de l’inflation, et encore moins les problèmes de stratégie et de tactique de la révolution mondiale. Nous invitons maintenant toutes les personnes intéressées à adhérer à la TMI et, en tant que membres de l’Internationale marxiste, à étudier le marxisme et à en faire une force de masse. C’est la voie vers la révolution socialiste mondiale.