Environ 22’000 (!) jeunes en formation se sont rassemblés ce vendredi dans plusieurs villes en Suisse pour la grève du climat. Un aperçu d’une journée militante au collège Voltaire à Genève. 

Comment était-elle déjà cette jeunesse d’aujourd’hui ? Paresseuse et passive ? Un préjugé réfuté de manière impressionnante ce vendredi par environ 22’000 étudiants, écoliers et apprentis partout en Suisse – dont 8’000 à Lausanne, 5’000 à Genève. On constate que lorsque les jeunes l’estiment nécessaire ils sont motivés à se bouger – « plus chaud que le climat », comme le scandait la foule énergique et déterminée dans le froid du mois de janvier au bord du lac de Genève.

Environ 5’000 jeunes descendent dans la rue à Genève lors de la grève du climat.

« La crise écologique n’est pas un détail », lit-on sur une des diverses pancartes pleines de créativité et souvent aussi de réflexion. Léane (18 ans), gréviste au collège Voltaire, explique : « C’est quand même nous qui allons mourir si ça continue comme ça ». A son collège le mouvement est bien suivi avec plus de 200 jeunes participant activement à la grève dans la matinée. Ils organisent des stands d’information, des cercles de lecture ou bien un atelier pancarte et invitent deux conférencières externes.

« Le tri ne suffit pas »

Parmi elles, Julia Steinberger – professeure invitée à l’uni de Genève – nourrit et chauffe les débats. Elle démontre de manière claire et incontestable le décalage massif entre l’urgence d’un changement du mode de production pour sauver la planète et l’incapacité des politiciens à y parvenir. Ainsi elle donne du fond à une idée déjà largement ancrée parmi les jeunes ; c’est le capitalisme qui cause la crise écologique. 

« Mais bien trier ses déchets n’est pas important ? », demande un gréviste lors de la discussion. « C’est largement insuffisant », lui répond M. Steinberger n’étant pas venue pour renforcer des illusions mais pour dire la vérité. Son appel motivant : les jeunes (et les masses) doivent eux-mêmes prendre la chose en main, s’organiser et passer à l’action. 

Près de 200 grévistes écoutent attentivement le discours radical de Julia Steinberger.

Inspiré par ce discours, Vincent (17 ans) prend la parole : « On est poussé à s’autodénoncer au lieu de s’attaquer à la source du problème ». Il motive ses camarades à ne plus jouer le jeu et fait appel à la désobéissance civile. Cette grève n’était que la première étape. La salle applaudit, la combativité montante se fait ressentir.

Le rôle précurseur de la jeunesse

Des collégiens/ militants de l’étincelle tiennent un stand au collège Voltaire.

Une chose est claire, les grévistes militants en ont marre des beaux discours prometteurs de la part des politiciens traditionnels et voient la nécessité de passer eux-mêmes à l’action. Envoyer des lettres aux parlements, signer encore des pétitions? Les propositions de la deuxième conférencière, Lisa Mazzone – vice-présidente des Verts – déclenchent donc visiblement moins d’enthousiasme. La salle s’endort – mais pas pour longtemps.

 

A 14 heures on se rend au parc des Bastions pour retrouver les milliers d’autres jeunes luttant pour la même préoccupation. Une ambiance captivante donnant des frissons à tout le monde. Ce mouvement international pour le climat montre pourquoi l’opinion dominante essaie de cataloguer la jeunesse comme étant passive et sans impulsion. Notamment pour camoufler la réalité suivante, les jeunes jouent un rôle de précurseur dans les processus révolutionnaires à venir. 

Créative et énergétique – la manif pour le climat à Genève.

L’étincelle se solidarise pleinement avec le mouvement et essaie d’y apporter la perspective socialiste nécessaire à son succès.Nous organiserons donc – mardi prochain le 22 janvier (18h30 – Unimail, salle mr150) – un débat ouvert introduit par une courte présentation.

Venez à notre évènement intitulé Face à la crise écologique: une lutte révolutionnaire! Tout le monde est bienvenu et aucune connaissance préalable n’est requise. On s’organise, on se forme, on agit!