Retour sur la manifestation intersyndicale du 11 septembre 2020 à l’Aéroport de Genève. Quelles revendications pour les salariés en lutte?

Le vendredi 11 septembre a eu lieu une manifestation simultanément aux aéroports de Genève et de Zurich pour protester contre la dégradation des conditions de travail pendant la crise du coronavirus. À l’appel des syndicats SSP/VPOD (Syndicat des services publics), SEV (Syndicat des personnels de transport) et Unia, plus d’une centaine de salariés de plusieurs entreprises dont Swissport, Newrest, Gate Gourmet, ISS, et Air France-KLM ont répondu présent. Les travailleurs souffrent depuis des années de la précarisation des conditions de leur travail, ce qui a été aggravé par les conséquences de la crise sanitaire. Malgré que de nombreux salariés ont perçu les indemnités RHT (Réduction de l’horaire de travail), les entreprises ont décidé de couper les salaires et licencier. 

À Genève, une des questions principales était celle de Newrest, un entreprise de plateaux-repas qui a licencié la moitié de ses travailleurs, sans recours aux lois de licenciement de masse. En fin juillet, Newrest a annoncé à l’Office cantonal de l’emploi qu’elle allait licencier 19 personnes, mais avant cette étape, elle avait déjà renvoyé 16 travailleurs en petits groupes, ce qui viole les articles 336 a et b du Code suisse des obligations, selon Yannick de Newrest. 

L’entreprise Gate Gourmet a également menacé de licencier jusqu’à 300 personnes, la plupart à Zurich. Edith de Gate Gourmet a prit parole: elle fait partie du SSP depuis 32 ans et elle a participé à la grève du SSP de 10 mois en 2013-2014 à Gate Gourmet. L’entreprise Air France-KLM a aussi l’intention de licencier 37 salariés sur 80 à Genève et Zurich.

Les entreprises aériennes comptent aussi diminuer les salaires, malgré l’aide que fournit l’État et les millions de bénéfices réalisés ces dernières années. Swissport profite de la crise pour baisser les salaires jusqu’à 25%. Jamshid Pouranpir, secrétaire du SSP Trafic Aérien, dit: « C’est de mauvaise foi ». 

Depuis le 1 septembre, de nombreux salariés, temporaires, sur appel, entre autres, ne bénéficient plus des RHT. C’est loin d’être la priorité du gouvernement bourgeois alors qu’un délégué de Easyjet a affirmé que, rien qu’en perdant 20% du salaire dû à la perception des indemnités RHT, des collègues ont dû demander des aides alimentaires. 

La force de la manifestation a été l’unité et la convergence des luttes. Plusieurs salariés ont insisté sur la nécessité de mener cette lutte ensemble puisqu’ils vivent une dégradation commune de leurs conditions que ça soit à Newrest comme à Swissport, à Cointrin comme à Kloten. Notre camarade Bryan, salarié et militant syndical à l’aéroport de Genève l’a réitéré: « nous devons être organisés et soudés pour aller de l’avant ». 

Nous pouvons observer dans les aéroports, plateformes gigantesques concentrant des milliers de salariés aux différents métiers, un premier aperçu d’un processus qui se déroule dans l’ensemble de l’économie. Dans la période de crise que nous traversons et qui affecte l’ensemble de l’économie, les capitalistes comptent faire reposer le poids de la crise sur le dos des salariés. En s’attaquant directement aux salaires et en licenciant, les capitalistes souhaitent sauvegarder leurs parts de profits. C’est donc à tout leur système que nous devons nous attaquer, par une lutte unitaire des salariés autour d’un programme de révolution. 

Des camarades de l’étincelle sont venus manifester coude-à-coude avec les travailleurs et exprimer sa solidarité, que cela soit à Zurich comme à Genève. Nous défendons une perspective combative, socialiste et révolutionnaire dans les luttes de la classe ouvrière. En outre, nous luttons:

  • Contre les licenciements ! Pour une garantie de revenus à 100% pour les salariés ! Faisons payer les plus riches !
  • Fin de la précarité des contrats ! Des contrats dignes ! Nous ne payerons pas votre crise !
  • Si nos revendications ne sont pas satisfaites : grève jusqu’à la nationalisation des entreprises du secteur sous contrôle des salarié-e-s ! 
  • La démocratie ouvrière ! Des Assemblées du personnel pour envisager les mesures de lutte à prendre ! Consultation des comptes des entreprises par les salarié-e-s !
  • Pour l’action intersyndicale unitaire !