Plus de deux mois après le renversement de Victor Ianoukovytch, l’Ukraine est toujours au bord du chaos. Le premier acte du Parlement fut d’abolir le russe comme seconde langue officielle du pays. Des milices fascistes sont intégrées dans la police et l’armée. Leurs chefs se voient octroyer des positions dans les ministères de la Défense et de l’Intérieur.

Plus de deux mois après le renversement de Victor Ianoukovytch, l’Ukraine est toujours au bord du chaos. Le premier acte du Parlement fut d’abolir le russe comme seconde langue officielle du pays. Des milices fascistes sont intégrées dans la police et l’armée. Leurs chefs se voient octroyer des positions dans les ministères de la Défense et de l’Intérieur.

La sécurité des Ukrainiens russophones est menacée. Les fascistes ont pris d’assaut des locaux du Parti Communiste Ukrainien. L’antisémitisme relève la tête : une synagogue a été attaquée à Zaporizhia, au sud-est de Kiev. Cela ne signifie pas que les fascistes contrôlent le pouvoir. Mais ils jouent un rôle relativement indépendant, ce qui complique la perspective d’un compromis.

Cette situation a créé une vague de colère et d’indignation dans les centres industriels de l’est du pays, où les russophones sont les plus nombreux. Des meetings massifs se sont tenus quotidiennement. Il y a un vide, à gauche, que le Parti Communiste Ukrainien devrait pouvoir remplir. Malheureusement, ces dernières années, les dirigeants du PC se sont subordonnés à la fraction de l’oligarchie représentée par Ianoukovytch et son Parti des Régions. Ils prétendaient qu’il s’agissait du « moindre mal », face à Iouchtchenko. C’était une grave erreur. Toujours est-il que désormais, le PC connait un afflux d’adhésions. Ce n’est pas surprenant et c’est un développement très positif.

La Crimée – que la Russie domine depuis deux siècles – échappe désormais complètement au contrôle du gouvernement de Kiev. Les affrontements se multiplient dans d’autres régions de l’est du pays.

Hypocrisie des impérialistes

Les déclarations des impérialistes américains sont complètement hypocrites. Ils demandent à Poutine de ne pas intervenir dans les affaires internes de l’Ukraine. Mais les Etats-Unis interviennent de longue date pour miner l’influence de Moscou sur ce pays et pour le rapprocher de l’OTAN. Ces manœuvres ont joué un rôle important dans la déstabilisation de l’Ukraine qui a mené à la catastrophe actuelle.?Les Etats-Unis accusent la Russie de violer la souveraineté nationale de l’Ukraine. Mais par le passé, les Etats-Unis ont violé la souveraineté nationale de l’Irak, de l’Afghanistan et de la Yougoslavie, entre autres. Ils ont activement encouragé le démantèlement de l’URSS, qui a été la cause de tant de guerres et de souffrances.

Les dirigeants européens ne valent pas mieux. Ils ont cyniquement promis qu’en adhérant à l’UE, l’Ukraine renouerait avec la prospérité économique, serait soutenue par les milliards d’euros de la BCE et que ses citoyens seraient accueillis à bras ouverts sur le marché du travail européen. Epuisés par des décennies de chaos économique, de nombreux Ukrainiens ont cru à ces mensonges. Mais à présent, tous sont confrontés à la dure réalité. L’économie du pays est au bord du gouffre. Le gouvernement a besoin de 35 milliards d’euros, ces deux prochaines années, pour éviter la faillite. Qui va payer ? Le régime de Poutine a suspendu son programme de prêts. L’UE enverra beaucoup de mots doux – mais très peu d’argent.

Le régime réactionnaire et pro-capitaliste de Vladimir Poutine n’apportera rien de bon au peuple ukrainien. Il défend uniquement les intérêts matériels de la classe dirigeante russe. Les Ukrainiens qui placent leurs espoirs dans Poutine se trompent – et ne tarderont pas à le comprendre.

Contre l’oligarchie !

Pendant des siècles, les Ukrainiens et les Russes ont vécu et travaillé ensemble. Ils sont unis par de puissants liens historiques et culturels. Nous sommes pour l’unité de la classe ouvrière ukrainienne. Mais sa seule garantie, c’est la lutte révolutionnaire commune contre l’oligarchie et pour la transformation socialiste de la société.

Les travailleurs, le PC et les syndicats doivent développer les milices anti-fascistes qui ont déjà commencé à émerger. Les comités anti-fascistes doivent être unifiés à l’échelle nationale et mobiliser ceux qui parlent russe, ceux qui parlent ukrainien, les Juifs et les Tatars de Crimée. Les fascistes peuvent être battus par la force organisée des travailleurs d’Ukraine, à condition qu’ils ne se laissent pas diviser.

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