Organisons maintenant la résistance !

Les SPU, les services psychiatriques universitaires de Berne (la plus grande unité psychiatrique du canton), ont fermé trois services importants (Recovery College, Metro et Holzplatz) et de ce fait licencié 25 travailleurs sociaux. Dans la  période actuelle, entre épidémie de maladies psychiques et  personnel de santé surchargé, cette attaque est une goutte de plus dans un vase déjà plein à rabord. 

Le gouvernement bernois, avec à sa tête le directeur de la santé et membre de l’UDC, Pierre-Alain Schnegg, a privatisé la clinique en 2017 et l’oblige dès lors à réduire ses dépenses. Aujourd’hui encore, la ceinture se resserre : tout ce qui n’est pas rentable est cruellement supprimé. Ce même gouvernement a récemment baissé les impôts des entreprises de 2 % et fait maintenant des économies aux dépens de notre santé ! Pendant qu’il fait des faveurs aux grandes entreprises, il pousse de plus en plus de travailleurs de la santé vers le burn-out et de personnes atteintes de maladies psychiques (principalement des jeunes femmes) vers le suicide. Ce gouvernement prouve encore une fois qu’il n’agit pas dans notre intérêt, mais dans celui des capitalistes.

Arrêtons de supplier à genou Schnegg et son gouvernement pour de minimes améliorations – nous, travailleurs, déclarons la guerre aux mesures d’austérité ! Nous nous déclarons :

  • pour le maintien des 3 services et la réintégration des 25 travailleurs sociaux ! Le contraire est tout simplement dévastateur et meurtrier.
  • pour un financement d’urgence par le canton ! L’argent nécessaire est disponible en abondance dans les caisses des cantons et doit aller aux SPU,  car notre santé a plus de valeur que leurs profits.
  • pour des mesures de lutte collectives : actions de solidarité, manifestations et grèves ! Nous, les employés des SPU, tous les employés du secteur de la santé, toute la population bernoise – nous devons faire pression sur le gouvernement jusqu’à ce qu’il plie.

Les grèves récentes à Genève nous montrent la direction à prendre. La colère et la combativité sont omniprésentes. Il faut quelques travailleurs courageux pour prendre la lutte en main et montrer la voie. Aujourd’hui, le potentiel pour une vaste campagne de solidarité envers les SPU est là, mais il faut que quelqu’un le saisisse. Nous devons nous opposer à la politique de crise et ce de manière conséquente : tant que les Schneggs du monde seront au pouvoir, ils ne cesseront de nous attaquer, ainsi que notre santé. 

Le combat des SPU est le début d’une nouvelle étape dans la lutte des classes. Nous, communistes aux SPU, sommes prêts à le mener jusqu’au bout : jusqu’à l’expropriation de Novartis et Cie, au renversement du capitalisme et à la mise en place d’une société socialiste, orientée vers les besoins plutôt que vers les profits !

un employé aux SPU


Un premier noyau prend la lutte en main

Nous avons discuté du programme cité plus haut avec des employés des SPU, avec de futurs soignants dans des écoles professionelles et avec des personnes concernées dans des gymnases. Le but : créer une cellule avec tous ceux qui veulent prendre la lutte en main aujourd’hui. Partout, nous avons rencontré une énorme solidarité. Une infirmière des SPU a dit : « Depuis dix ans, je vois comment le traitement des patients en psychiatrie se détériore. Un jour, nous regarderons en arrière et nous dirons “C’est fou la façon dont nous étions traités à l’époque”. »

Elle veut agir maintenant, et elle n’est pas la seule. Fin février, nous avons organisé une première rencontre, un pas important vers l’avant. Des travailleurs des SPU, un travailleur venant d’une autre unité psychiatrique, une ancienne patiente, des gymnasiens et des communistes du PCR y ont pris part. Il y régnait une atmosphère pleine de vie et de combativité – la rage était grande. C’était clair : ce n’est que le début. Tant que nous ne serons pas capables de lutter, le gouvernement continuera de nous faire payer pour sa crise. La première étape consiste à briser le silence, et ainsi, organiser les employés les plus radicalisés. Une première cellule de lutte de classe, qui analyse les expériences actuelles aux SPU et étudie d’autres luttes de travailleurs, est le meilleur bagage pour les luttes aux SPU. Nous lançons une campagne de solidarité pour faire pression sur le gouvernement, également hors des murs des SPU. Nous dressons des portraits des patients et des employés et tenons un compte Instagram. Nous mobilisons pour la manifestation organisée par les personnes licenciées afin qu’elle soit la plus grande que possible. Les prochaines rencontres entre membres de la cellule ont été directement planifiées. Nous sommes optimistes, nous serons bientôt trois fois plus nombreux ! 

une médecin assistante dans le domaine de la psychiatrie


Les SPU menacent d’attaques encore plus grandes

Peu de temps avant la fin de la rédaction de ce journal, la direction des SPU nous a contacté. Elle menace les employés avec des attaques encore plus violentes. Avec la privatisation, le gouvernement a mis les SPU dans une situation de crise financière, menaçant carrément son existence. Schnegg en était déjà conscient en 2017. La direction admet donc ouvertement que Schnegg s’est délibérément accommodé de l’effritement des SPU. Maintenant, ils menacent les employés de devoir payer les frais leur propre fiasco. Une task force est actuellement en recherche de « solutions », c’est-à-dire de plans de démantèlement. Nous ne nous laisserons pas faire ! Nous ne paierons pas leur échec ! Décidons nous-mêmes comment sauver les SPU ! Tu es d’accord ? Alors viens à la prochaine réunion de notre cellule !


Manifestation contre les mesures d’austérité aux SPU


le 16 mars, 14h, Rathausplatz Bern