Ce formidable 10 novembre 2015, la fonction publique genevoise a remplit les rues de la ville afin de protester contre les mesures du nouveau budget cantonal. D’après des estimations on comptait environ 11’000 personnes à la manifestation.

Les grévistes protestaient contre les mesures du nouveau budget cantonal 2016 qui prévoit une augmentation des heures de travail, une facilitation de la procédure de licenciement entre autres. La grève, décidée à la quasi-unanimité à l’assemblée générale du mardi 3 novembre et les divers cortèges et manifestations qui ont suivit ont été un grand succès et sont une réponse forte donnée par le peuple aux tentatives du gouvernement de mettre en place un budget aussi dégradant pour les services publics.

Tôt le matin, les travailleurs sont allés dans les piquets de grève respectifs. A Uni-Mail par exemple, une assemblée du personnel de l’université fut tenue avec une centaine des personnes présentes. C’est aux alentours de 14h30 que les grévistes se sont dirigés vers le Palladium afin de faire le point sur la mobilisation du jour et ont voté une reconduction de la grève au mercredi 11.

La mobilisation fut aussi importante chez les étudiant-e-s, plus particulièrement pour les collégien-ne-s et les étudiant-e-s des ECG. Aussi tôt le matin, les étudiant-e-s se sont rassemblés dans leurs écoles et ont tenu des assemblées. Des ateliers se sont déroulés ensuite le matin. Au Collège de Saussure par exemple, des ateliers théâtre, des jam ou encore des diffusions de films étaient au programme. A l’ECG Jean-Piaget, un atelier pour fabriquer des pancartes s’est tenu de manière très spontanée mais avec des messages clairs. Alors qu’il ne s’agissait pas d’un établissement initialement en grève, à 13h30 beaucoup d’étudiant-e-s se sont rassemblés devant l’école pour partir en cortège et rejoindre les collèges de Candolle et Calvin afin d’inciter les autres à faire grève et venir à la manifestation. Aux alentours de 15h s’est tenue une énorme assemblée étudiante qui décida aussi de reconduire la grève au jour d’après. Suite à l’assemblée, le cortège étudiant, très animé par des chants et des slogans combatifs, s’est dirigé vers la Haute école d’Art et Design puis ensuite vers le Palladium où il fut très applaudi par les travailleurs en lutte.

Le grand cortège de la fonction publique s’est déplacé jusqu’à la Place Neuve. L’ambiance était très énergique et on y voyait de tout. Dans cette ambiance solidaire, des gens de différents métiers et classes d’âges se retrouvaient et échangeaient. Après la fin des discours, il était décidé d’aller là où se fabriquait le projet macabre :  l’hôtel de ville. Les petites rues de la Vieille-ville ont été  saturées par la foule mécontente avec la situation actuelle et les décisions prises d’un gouvernement qui accorde de l’argent au patronat mais le refuse aux personnes et institutions qui en ont besoin.

Cette grève est d’un caractère historique par son fort taux de participation (comparée à celle de janvier par exemple ou celles des années précédentes) mais aussi par son caractère reconductible qui renforce la pression.